Selon notre correspondant basé à Djibo, aux environs de midi et demi, un convoi d’un détachement du Groupement des Forces Antiterroristes (GFAT) basé à Koutoukou (Province du Soum) a sauté sur un engin explosif artisanal sur l’axe Tongomayel – Inatan. Le bilan non encore officiel fait état de 3 morts et de 2 blessés graves. C’est le véhicule de tête qui a été atteint et la vigilance des soldats a permis d’éviter le pire avec les autres véhicules du convoi. L’utilisation d’engins explosifs est une escalade dans le mode opératoire des attaques au Sahel.
Depuis le début de l’année c’est au moins 17 attaques et incidents sécuritaires auxquels le Burkina Faso a fait avec au moins 40 personnes tuées et c’est la région du Sahel qui compte le gros nombre de victimes. Cela va durer combien de temps ? L’avènement du G5 Sahel est sans doute une bonne chose, mais sans actions concrètes de résilience et de développement pour les populations, cette mission qui peine à trouver les ressources nécessaires est vouée à l’échec. Il faut agir ici et maintenant pour éviter à la région du Sahel, le syndrome du Nord Mali.
Cette nouvelle attaque rappelle l’impérieuse nécessité de passer à des actions holistiques qui allient la sécurité militaire, la sécurité des hommes et femmes qui collaborent avec le renseignement et le renforcement des actions urgentes de résiliences et de développement. C’est vrai que le 3 août dernier, le gouvernement lançait son Plan d’Urgence pour le Sahel, mais il faut rendre à l’évidence que ce plan est un concentré d’activités des différents ministères regroupés dans un seul document appelé « Plan d’Urgence pour le Sahel ». L’élaboration d’un document qui doit traiter l’urgence répond à un certain nombre de principes (La prévention, la gestion des risques, la résilience, l’implication locale, et la coordination locale) et l’on se pose la question de savoir l’élaboration du Plan d’urgence du gouvernement répond à ces principes.
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