Les commerçants importateurs de poissons ont initié ce lundi 20 mars 2017 une conférence de presse à Ouagadougou afin d’exprimer leur colère suite à une concurrence déloyale qui, depuis longtemps perdure et menace leurs intérêts.
Le syndicat de poissonneries ou groupement de commerçants importateurs de poissons est né de l’initiative des commerçants du domaine pour défendre leurs intérêts, dénoncer et lutter contre toutes formes d’injustices en l’occurrence celles qui ont pour but d’écraser et conduire à la fermeture des entreprises burkinabés, nous ont indiqué les conférenciers. D’où la rencontre de ce 20 mars 2017 qui a pour objectif d’alerter et interpeller les autorités du pays sur la concurrence déloyale dont est victime les importateurs de poissons.
Les importateurs de poissons dénoncent la concurrence déloyale de la société Hard SARL couramment appelée poissonnerie du grand marché. Cette société appartient à Harouna Dia, un opérateur économique puissamment implanté au Burkina. « Cet homme a, auparavant, bénéficié du soutien des autorités burkinabés car l’ex-première dame, Chantal Compaoré et François Compaoré étaient tous deux actionnaires dans les entreprises de ce dernier », nous a indiqué le président du syndicat de poissonnerie, Abdehramane Ouédraogo, par ailleurs secrétaire général de la fédération nationale des acteurs de la filière pêche.
Au dire d’Abdehramane Ouédraogo, cette concurrence se manifeste par une stratégie qui consiste à acheter le poisson au même prix que les autres commerçants et de le revendre à perte pour contraindre ces derniers à faire faillite afin d’être le maître dans ce domaine. Cette pratique a eu des répercussions graves sur les autres commerçants et en ont fait les frais. Cela s’est traduit notamment par la faillite et la fermeture de nombreuses entreprises de poissonneries telles que Fasofisch, Les pêcheries du Burkina, Matania trading, Côte à Côte, Dopé et Coalbit qui est sur le point de fermer.
A cela s’ajoute la saisie de biens immobiliers, par la justice, de certains vendeurs qui ont été contraint d’être sans domicile fixe. A noter également des retombées sur les consommateurs car, en voulant se conformer au prix d’Harouna Dia et ne pas perdre, certains commerçants sont obligés de dérégler leur balance d’où la tricherie dans les poissonneries afin que les uns et les autres puissent subvenir aux besoins essentiels de leurs familles respectives et atteindre leurs intérêts, nous a expliqué l’importateur de poisson, Ousmane Tenkodogo, membres du syndicat.
Selon le syndicat de poissonneries, si jusqu’à présent rien n’avait été fait dans le sens de dénoncer Harouna Dia, c’est parce que les importateurs arrivaient à résister mais ce n’est plus le cas. Et cette conférence est l’occasion de mettre les autorités au courant de cette situation et les inviter à revoir le système de vente du poisson sur le marché afin que le domaine soit mieux règlementé pour le bonheur de tous.
A entendre le syndicat, si rien n’est fait dans les prochains jours, pour mettre en garde la société Hard SARL, le syndicat engagera des actions sur le terrain. Pour le président du syndicat, ces actions sont des stratégies à ne pas dévoiler et aucun ultimatum n’est donné à cet effet mais les uns et les autres le sauront en temps opportun.
Bernadette DEMBELE, stagiaire
Infowakat.net
