Le bureau du conseil régional de l’ordre des médecins de Ouagadougou a animé ce jeudi 23 février 2017, à Ouagadougou, une conférence de presse. L’objet de cette rencontre avec les hommes de médias était de porter à la connaissance du public, la situation des cas pratiques illégaux de la médecine qui ont fait l’objet d’une poursuite judiciaire.
De 2014 à nos jours, 15 cas graves d’exercice illégal de la fonction de médecin au Burkina Faso ont été découverts et dénoncés auprès de l’appareil judiciaire par le Conseil régional de l’ordre des médecins de Ouagadougou (CROM). D’où cette conférence de presse, pour dénoncer cette pratique illégale de la fonction de médecin au Burkina Faso et d’interpeller les pouvoirs publics à sévir afin de protéger les populations.
A en croire le Pr Charlemagne Ouédraogo, président du CROM, le plus rocambolesque de ces cas, est celui concernant Dabo Mamadou Chérif. Selon le président du CROM, « ce faux médecin » de nationalité étrangère, a été arrêté le 10 juin 2014 en flagrant délit de pratique illégale de la médecine dans un établissement de santé au Burkina Faso. Il a, de ce fait, été accusé d’usage de faux diplôme de docteur en médecine, d’usurpation de titre de médecin et d’exercice illégale de la profession.
Jugé le 6 août 2014 il a été condamné à 24 mois de prison ferme et d’interdiction de 10 ans de séjour et de 40 millions de FCFA de dommage et intérêt. « A notre grand étonnement, il a été mis en liberté provisoire à l’audience du 13 février 2015 par la Cour d’appel soit disant pour raison médicale. Notre conseil n’a jamais été avisé, ni le conseil. L’individu aurait ainsi organisé son insolvabilité puis quitté le Burkina Faso », décrit le Pr Charlemagne Ouédraogo.
Par ailleurs, le président du conseil régional de l’ordre des médecins de Ouagadougou, Pr Charlemagne Ouédraogo a informé que d’autres faux médecins ont été démasqués auprès du ministère de la santé et de la justice par sa structure. Il s’agit des sieurs Dicko Mamadou, Ouédraogo Mahamadi, Ouédraogo Yacouba, Illah Adaré de l’Association santé pour tous en 2030, de Tangara Abdoulaye et de l’affaire ONG Direct Aid.
En outre, il a précisé que plus de 3000 personnes ont eu recours aux services des faux médecins. Certains patients ont toujours à leur possession des ordonnances. « Nous avons retrouvé des ordonnances avec des doses terribles et contradictoires. Il y a eu une ordonnance à posologie de cheval qui a été délivrée à une personne», a déploré le médecin.
Au regard du danger de ces pratiques pour la santé des patients, Charlemagne Ouédraogo a invité les populations à plus de vigilance et au gouvernement de s’investir pour démasquer et sanctionner les fautifs.
Nadège Compaoré
Infowakat.net