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Jugement des ex-RSP : « il est possible qu’à partir de cet enregistrement, ce procès-ci accouche d’un autre procès », dixit Me Arnaud Ouédraogo, avocat de la défense

Le jugement des ex RSP (Régiment de sécurité présidentiel) suit son cours quand bien même les avocats de la défense dénoncent et continuent de dénoncer certaines insuffisances constatées dans le procès. Après la comparution de tous les accusés à la barre, place est maintenant aux plaidoiries. L’avocat de la défense de chaque accusé est appelé à plaider pour son client. Pour l’heure, 11 plaidoiries ont été faites pour 12 accusés. A la suspension de l’audience à 17h40min, nous avons encore arraché quelques mots à quelques avocats de la défense. Ils nous ont donné leur impression sur ce présent procès.

Me Alexande Alassane Daboné

Au regard du déroulement du procès dès le départ, les conseils des accusés se disaient convaincus que le commissaire du Gouvernement malgré « la faiblesse et la légèreté de son dossier », allait requérir la condamnation de leurs clients. Ils déplorent cependant le fait que, dans cette procédure, le ministère public qui a tous les moyens de fournir les preuves de son accusation, n’a fourni « aucune espèce de preuve ». « Il n’y avait rien pour soutenir ses accusations ; il n’a passé le temps qu’à faire des déductions, des inductions et des raisonnements par analogie pour, par finir, demander la condamnation de presque tout le monde », s’est indigné Me Alexande Alassane Daboné. De tous ces faits, l’avocat de la défense a fait savoir que le commissaire du gouvernement est libre de faire ses réquisitions mais déclare par la suite que « c’est à la juridiction de prendre ses responsabilités » au regard de ce qui se trouve dans le dossier. « Et nous estimons que le dossier est juridiquement vide », a-t-il déploré.

Quand le caporal Madi Ouédraogo fait sortir des preuves pour étayer ses propos

Il y a une vidéo et le conseil souhaite qu’elle soit projetée. Cette vidéo montre que des personnes ont été arrêtées et que des personnes ont été détenues mais aussi que compte rendu a été fait à la hiérarchie. Mais l’on n’a pas jugé nécessaire de faire des poursuites avec ces actes qui sont graves avec des preuves, nous apprend Me Daboné. Pour lui, ce qu’a affirmé le caporal Madi Ouédraogo est réel car, confit-il, « il y a des éléments qui sous-tendent la thèse du complot ». Si ces pièces ont été versées par les conseils à la juridiction, c’est pour que, à l’entendre, les généraux qui ont été cités par Madi Ouédraogo lors de son procès, puissent comparaitre en audience afin de confirmer ou d’infirmer si compte rendu leur a été fait de cette opération d’arrestation qui a eu lieu dans la nuit du 29 au 30 juin 2015. « Nous disons que pour la manifestation de la vérité il aurait été bien que ces généraux puissent comparaitre », a-t-il insisté avant de faire savoir que les preuves qui ont été transmises à la juridiction pourront aider ladite juridiction à fonder son intime conviction dans la décision. Les conseils disent attendre sereinement cette décision parce qu’au regard du droit, « il n’y a absolument rien qui puisse démontrer la culpabilité des accusés », s’indigne le conseil. « Nous sommes sereins. Nous avons confiance à notre justice » a-t-il laissé entendre avant d’estimer qu’au vu des reproches que l’on fait souvent au tribunal militaire, qu’il est maintenant temps pour ledit tribunal de montrer qu’il est un « tribunal démocratique » qui peut exister dans un Etat de droit même si d’aucuns le condamne.

Me Arnaud Ouédraogo, avocat de la défense

Quant à Me Arnaud Ouédraogo, avocat de la défense, commis d’office, il s’est indigné du fait que, « toutes les réquisitions du gouvernement sont assises sur un enregistrement clandestin et mystérieux » que personne n’a écouté au cours de l’instruction à la barre. « Nous n’avons que la retranscription de cet enregistrement que nous critiquons », a-t-il déploré. Pour lui, le fait que les personnes citées par certains accusés au tribunal n’ont pas comparu devant le tribunal pourrait entraver la manifestation de la vérité car, de son avis, ces personnes pourraient « lever un pan de la vérité judiciaire ». Aussi, pense-t-il qu’il qu’au regard des preuves contenues dans l’enregistrement vidéo que les conseils ont fourni au parquet ce matin, qu’il soit possible qu’à partir de cet enregistrement, « ce procès-ci accouche d’un autre procès » parce que, selon lui, les éléments de la vidéo semblent étayer certains propos tenus par le caporal Ouédraogo Madi.

Pour ce qui est du contenu de cet enregistrement, un conseil a laissé entendre que cette vidéo a été enregistrée lors d’une rencontre « qui n’était pas secrète » parce que présidée par le chef d’Etat-major général des armées à l’époque. Aussi, a-t-il souligné la présence du général Gilbert Diendére, le CEMAT, et le chef de camp du RSP dans cette vidéo, sans oublier les photos prises des véhicules qui devront servir à faire l’opération ainsi que celles des armes et des stupéfiants, tel que expliqué par Madi Ouédraogo.

Armand Kinda

Infowakat.net

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