A la veille de la journée mondiale de lutte contre le tabac, l’association Afrique contre le Tabac (ACONTA) en collaboration avec le Réseau des Journalistes Anti-tabac du Burkina Faso (REJAT BF), a organisé une conférence de presse ce mardi 30 mai 2017 à Ouagadougou, pour encore témoigner de sa volonté combien grande de mettre fin à la consommation du tabac. Ladite conférence a été suivie d’une caravane pour sensibiliser les populations burkinabè sur les méfaits du tabac.
« Le tabac, une menace pour le développement ». C’est sous ce thème que sera célébrée la journée mondiale de lutte contre le tabac ce 31 mai 2017. Afrique contre le Tabac (ACONTA) dans sa conférence de ce jour, a révélé que le tabac tue plus de 4400 personnes au Burkina Faso chaque année. Pour réduire ce taux de mortalité, le gouvernement burkinabè avait signé un arrêté conjoint N° 2015-366/MS/MICA portant fixation des modalités d’application du décret portant conditionnement et étiquetage des produits du tabac au Burkina Faso. Mais le constat sur le terrain est que cette loi qui a pour but de lutter contre le tabac n’est pas respecté par l’industrie du tabac. « Ce sont plus de 10 000 Burkinabè qui ont péri à cause de la non application de la mesure», a déploré Salif Nikiéma, coordonnateur de ACONTA avant d’interpeller le gouvernement sur l’ « obligation » d’appliquer la loi sur la lutte anti-tabac. A l’en croire, en 5 ans si rien n’est fait ce sont « 22 000 à 30 000 Burkinabè » qui vont « mourir facilement » parce que la loi anti-tabac n’est pas appliquée et parce que « les fabricants et les importateurs de cigarettes se réservent le droit de tuer froidement des Burkinabè pour se faire de l’argent ».
« Il faut ça change »
Pour les conférenciers, « il faut que ça change ». L’industrie du tabac doit, selon eux se conformer aux lois en vigueur. Ils l’appellent à apposer les images sur les paquets de cigarettes car ce sont selon eux des moyens de « sensibilisation » pour réduire la consommation de tabac dans la frange juvénile et aussi pour les analphabètes.
« Le tabac est un frein pour le développement »
« Nos autorités doivent contraindre l’industrie du tabac à appliquer la loi pour le bonheur des populations », a estimé Adama Zango, chargé de communication et de plaidoyer de ACONTA. A entendre les conférenciers, le Burkina Faso ne peut pas se développer dans un contexte « de morts et de morts programmés par l’industrie du tabac ». Leur inquiétude réside dans le fait que l’industrie du tabac continue de recruter des jeunes burkinabè « fumeurs » pour booster ses activités. A les en croire, ces jeunes « développeront des cancer et d’autres maladies liées au tabac ». « Où sera le développement si on a des populations malades et improductives ?», assène Salif Nikiéma, selon qui, le développement du pays doit inéluctablement passer par la jeunesse.
Les conférenciers, soucieux de la santé des populations, pensent que si l’on a pu trouver des moyens pour contrer le ravage du virus Ebola, avec la volonté des autorités, une solution peut être également trouvée face à ce ravage qu’inflige le tabac aux populations à cause de la non application de la loi. Ils invitent tout le gouvernement à soutenir le ministre actuel de la santé afin qu’il puisse faire appliquer la loi à l’industrie du tabac. Ainsi, les conférenciers ont aussi fait savoir que des actions fortes seront menées dans les jours à venir afin de barrer la route aux ravages faits par le tabac.
Armand Kinda
Infowakat.net
