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Lutte contre le tabagisme : Un plaidoyer auprès du gouvernement pour protéger la cible privilégiée de l’industrie du tabac

Les initiateurs de l’enquête « Grands cigarettiers petites cibles : l’industrie du tabac cible les écoles au Burkina Faso » ont organisé une conférence de presse ce mercredi 22 février 2017 afin de faire un plaidoyer auprès des autorités pour la mise en œuvre des différentes recommandations qui en ont découlé.

Cette enquête entre dans le cadre du projet Tobacco Industry Accountability (TIA) et est l’œuvre d’une collaboration entre l’association Afrique contre le tabac (ACONTA) et l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ACTA). Cette enquête qui a duré 5 mois avait pour mission d’interpeller le gouvernement et l’opinion publique burkinabè sur les actions de l’industrie du tabac au Burkina Faso. Elles se sont manifestées par la continuité de l’industrie du tabac à cibler délibérément et systématiquement les enfants afin de les encourager à fumer et à utiliser les produits du tabac. Et ce, à travers des stratégies telles que le marketing, la publicité et la promotion du tabac autour des écoles favorisant ainsi l’expérimentation et la dépendance au tabac chez les enfants, nous a indiqué les conférenciers.

Le coordonnateur de l’association Afrique contre le tabac, Salif Nikiéma

Selon le coordonnateur de l’association Afrique contre le tabac, Salif Nikiéma, ce genre de pratique est interdit sur un rayon de 400 m des établissements d’enseignement scolaires et le tabagisme est à l’origine de 2000 morts par an au Burkina Faso. « Il y a 5 mois jour pour jour, nous avons fait le lancement de cette enquête et le rapport, assorti de recommandations, présenté à nos autorités. Rien n’a été fait sur le terrain et le constat reste le même. L’industrie du tabac continue, sans peur, de mener les activités qui sont interdites autour des écoles c’est-à-dire les activités de marketing et de promotion des produits à nos enfants qui sont leurs cibles privilégiées », a-t-il expliqué. D’où ce plaidoyer pour la mise en œuvre effective de ces recommandations qui sont une invite aux autorités à prendre des décisions courageuses parce que le tabagisme constitue un problème de santé publique. Au nombre de 8, on peut mentionner entre autres parmi ces recommandations, l’interdiction de la vente des produits du tabac autour des établissements scolaires, la mise en application et l’interdiction de la vente des produits du tabac aux jeunes de moins de 18 ans, l’interdiction d’exposition des produits du tabac dans les lieux de vente, l’interdiction de toute forme de publicité, promotion et parrainage de l’industrie du tabac au Burkina Faso. A cela s’ajoute la mise en application de l’interdiction de la vente de cigarette à l’unité et en paquets de moins de 20, l’introduction dans la loi d’une provision pour l’affichage de la mention ‘’vente interdite aux mineurs’’ et le soutien des efforts de la société civile afin qu’elles puissent contribuer à l’adoption et à la mise en œuvre des politiques efficaces de lutte contre le tabac.

Des propos du coordonnateur de ACONTA, le développement et l’avenir du pays dépend de l’efficacité de la jeunesse. Et malheureusement, « si dès le bas-âge nos enfants sont des fumeurs, c’est sans doute que leur rentabilité, leur disponibilité au développement du pays sera remis en cause. Nous allons tout faire pour protéger nos enfants parce qu’ils sont vulnérables. On a toujours dit que le tabagisme est la porte d’entrée des autres drogues. Comme vous le constatez, depuis un certain temps, il y a l’incivisme qui sévit dans les écoles », poursuivi-t-il.

Leonce Sessou chargé de communication de l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique

Pour le chargé de communication de l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique, Léonce Sessou, la lutte contre le tabagisme est globale en Afrique et elle nous concerne tous. A l’entendre, cette enquête a été menée dans 5 pays que sont l’Ouganda, le Burkina Faso, le Bénin, le Nigéria et le Cameroun. « On a constaté qu’il y a une prolifération des points de vente de tabac autour des écoles mais aussi une prolifération de la publicité dans ces points de vente et la proximité des écoles de ces points de vente. On voit bien que c’est une stratégie bien menée, bien commanditée et les points de vente sont bien initiés à cela », nous a-t-il témoigné. Avant de poursuivre que c’est la raison pour laquelle, ils veulent véritablement inviter les gouvernements et les autorités à s’impliquer davantage dans cette lutte afin que les enfants soient protégés autour de leurs écoles, dans leurs milieux scolaires. « Il s’agit des enfants qui sont des âmes sensibles et qui constituent aussi l’avenir de nos pays. C’est l’avenir du continent qui est en jeu et nous invitons les autorités à divers niveaux à prendre les dispositions pour la mise en application des textes qui existent déjà afin que la santé publique soit véritablement garantie à tous tel que nos constitutions l’ont stipulée dans tous nos pays », a-t-il conclu.

Bernadette DEMBELE, stagiaire

infowakat.net

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