C’est fait ! Personne n’a pu empêcher les députés des partis membres de la majorité présidentielle de voter la loi portant allègement des conditions d’exécution du programme de projets Partenariat Public-Privé (PPP) ce lundi 3 juillet 2017 à l’Hémicycle. Même si les députés de l’Opposition politique ont vidé la salle avant l’examen de cette loi, il faut rappeler que deux (2) des leurs, avec des procurations en main, sont restés pour soutenir le parti au pouvoir dans cette démarche.
La loi a été votée à l’unanimité des députés présents à l’Assemblée nationale pendant son examen. Ils sont 74 députés, en plus des deux autres de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), à porter leur voix pour la mise en œuvre des 38 projets du Gouvernement en ce qui concerne la procédure Partenariat Public-Privé.
Mais avant le vote de la loi, les députés de l’opposition ont vidé la salle, pour disent-ils, « ne pas être complice de cette forfaiture ». Mais deux députés « patriotes » de l’UPC sont restés pour dire Oui à cette loi et inviter le Gouvernement à plus communiquer sur ce sujet afin d’amener tout le peuple burkinabè à appréhender les « multiples avantages » qu’offre cette procédure au Burkina Faso. Ce sont Kodjo Jacques PALENFO et Albert EliséeKIEMDE, tous de l’UPC qui ont soutenu le projet.
Le Ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Hadizatou Rosine SORY/COULIBALY a encore expliqué le bienfondé de ce projet qui, selon elle, ne consiste pas à utiliser directement les ressources de l’Etat pour contractualiser avec des amis, mais plutôt à « permettre à ceux qui ont les moyens de travailler et de se faire rembourser ensuite par le Gouvernement ».
Le député Kodjo Jacques PALENFO, convaincu de l’importance de ce projet dans la célérité du développement du Burkina Faso, pense que beaucoup de ses camarades qui sont sortis, l’ont peut-être fait, dit-il, « pour préserver leurs postes en 2020 ».
A l’opposition, Salifou Diallo, président de l’AN invite l’opposition à « quitter la politique politicienne pour prendre en compte les véritables intérêts du peuple ». Il a dans ce sens déploré l’action de l’opposition, qui selon lui, « privent au peuple qui les a élu » la possibilité de mieux comprendre l’importance de cette loi par le débat contradictoire qui découlerait de l’AN. « La sortie de nos amis correspond à une manière, pas politique, mais politicienne », s’est-il indigné. Malgré cette démarche de l’opposition, dit-il, « les PPP seront conclus à la Place de la Nation devant le peuple».
« Nous prendrons les photos de ceux qui sont sortis… »
Le président de l’AN n’arrive pas à digérer les actions de l’opposition qui estimait que la mise en œuvre de cette loi ouvrira la porte au « pillage » et une « corruption aggravée ». En effet, il a indiqué qu’après la réalisation des ouvrages, les membres de la majorité présidentielle iront à la pêche des images de tous ceux qui se sont opposés à cette loi. « Nous allons prendre la liste de tous ceux qui sont sortis pour aller en campagne pour présenter aux populations ceux qui s’opposaient à la construction des routes, des maternités, des universités », assène Salifou Diallo avant d’ajouter : « Nous allons prendre la photo de tous ceux qui étaient contre le projet PPP, quand on les verra circuler sur le goudron qui sera construit, ou même, quand on les verra à l’inauguration des ouvrages qui seront réalisés par ce projet, pour venir les afficher à l’Assemblée ici ». Avant de lever la séance, Salifou Diallo a fait savoir au Gouvernement que le peuple burkinabè ne veut plus des « chiffres macro-économiques » mais plutôt des « routes et des hôpitaux visibles ».
Armand Kinda
Infowakat.net
