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26e édition Jazz à Ouaga : « Un programme choc à ne surtout pas rater » selon Abdoulaye Diallo

Le top départ de la 26e édition du festival Jazz à Ouaga, c’est demain vendredi 27 avril 2018 au CENASA. Dans un entretien, le directeur du festival, Abdoulaye Diallo, prévient qu’il ne faudra rien rater de ce programme alléchant. Pour lui en effet, toute la semaine sera riche en artistes et difficile de choisir un jour au détriment de l’autre.

 Pourriez-vous vous présenter ?

Je suis Abdoulaye Diallo, président de Jazz à Ouaga et président du comité d’organisation du festival.

En quoi consiste le Festival Jazz à Ouaga ?

C’est un festival de musique Jazz créé en 1992 par un groupe de passionnés de ce genre musical. Ils ont lancé le festival avec la collaboration du directeur de l’Institut français de l’époque, Guy Moret. Le festival naissant a été pris en main par des jeunes burkinabè dont je fais partie et il a continué son petit bonhomme de chemin. Nous avons décidé de sortir le festival de l’institut français et de le gérer nous-mêmes. C’était dans les années 1998 où j’étais secrétaire général. C’est ainsi que depuis lors nous avons fait grandir le festival de sorte qu’il devienne aujourd’hui un évènement majeur dans l’agenda culturel africain et accueille de grands noms du Jazz au niveau mondial.

Le jazz n’est pas un style prisé au Burkina. Quelle a été la motivation d’un tel festival ?

Justement, c’est cela la raison. Ce n’est pas normal que le Jazz qui est la mère de presque toutes les musiques soit négligé ou élitisé. Nous, on a estimé qu’au lieu de l’élitiser, il valait mieux la démocratiser. On s’est donc lancé dans cette campagne de démocratisation du Jazz.

Quel accueil a-t-il reçu de la part des Burkinabè ?

L’accueil a été superbe. Cela s’explique surtout par le fait qu’on a procédé par un mixage, comme tous les festivals de Jazz d’ailleurs. On essaie de satisfaire tout le monde. Parce qu’il y a ceux qui aiment le jazz pur, il y a ceux qui aiment la fusion, les rencontres, les musiques créatives… Ça donne finalement un cocktail qui plaît aux gens. C’est vrai qu’au début, le public était à 90% occidental. On a évolué jusqu’à ce que maintenant il y ait même plus de Burkinabè que d’occidentaux. Donc je pense que l’objectif est bien atteint.

En 26 ans d’existence, quels sont les acquis que vous avez engrangés ?

Abdoulaye Diallo, président de Jazz à Ouaga et président du comité d’organisation du festival.

Les acquis sont nombreux. Il nous manque juste à capitaliser de manière scientifique. Il y a de nombreux artistes qui doivent leur ascension à Jazz à Ouaga. Beaucoup d’entre eux ont bénéficié d’une carrière internationale grâce à Jazz à Ouaga. Le festival a permis à beaucoup d’artistes d’affiner leur art. A travers ses formations et master class, il a également renforcé les connaissances de nombre d’instrumentistes. Beaucoup de mélomanes ont appris leur culture musicale au cours de ce festival. Des carrières y sont nées, des groupes y ont été constitués. Je me souviens d’ailleurs de Dumba Kultur qui a eu l’immense honneur d’enregistrer son album avec les musiciens d’Ali Farka Touré, en 2005. Il y a plein d’autres exemples.

Sur le plan économique, le festival contribue au développement du pays. Chaque année, ce ne sont pas moins de 100 à 150 millions de francs qui sont injectés dans les hôtels, les transports, les restaurants, les imprimeries, etc. C’est toute une chaine économique qui se développe.

Par ailleurs, le festival fait de Ouagadougou une capitale culturelle mondialement connue.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez encore aujourd’hui ?

Les difficultés, je n’aime pas en parler mais il y en a. Et c’est l’éternelle question des finances. On a la chance qu’il y ait des gens qui croient en nous et qui nous accompagnent, mais le problème est que chaque année, il faut tout recommencer. Ce que nous aimerions, c’est avoir une sécurité financière afin de nous concentrer exclusivement sur le contenu qui serait la priorité des priorités. Cela nous permettrait d’être plus innovants. Pour le moment, dans cette instabilité financière, la priorité, c’est les financements. Et cette situation ne nous aide pas. Vraiment, c’est parce que nous sommes passionnés, sinon c’est dur. Jusqu’à présent on n’a même pas un siège digne de ce nom. On voudrait aussi avoir une maison de création afin d’accompagner tous les lauréats de Jazz performance. On a tellement de projets, mais cette précarité financière et partant institutionnelle, constitue un frein.

Quelle est l’innovation majeure de Jazz à Ouaga pour cette édition ?

C’est le Village Jazz à Ouaga Doux Goûts. C’est une fusion entre notre festival et celui de l’humour pour donner un village très festif et mettre la bonne humeur dans le cœur du public. Il se déroule au même moment que l

Quel est votre dernier mot à l’endroit du public ?

Vraiment, il ne faut rien rater. Le programme est choc. Il n’y a pas une soirée qu’on peut choisir au détriment d’une autre. Si toutefois, il y avait à choisir, je conseille vivement M’Bouillé Koité, qui sera à l’ouverture. Il ne faut surtout pas le rater.

Par ailleurs, je suis triste parce qu’un de nos artistes, Habib Faye, est décédé hier. Au nom de Jazz à Ouaga et en mon nom propre, je formule une pensée pieuse à son intention. Puisse-t-il reposer en paix !

Entretien réalisé et retranscrit par

Arthur Zongo

Infowakat.net

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