On trouve dans notre société de plus en plus de produits prisés par la junte féminine. Ces produits dont on ignore tout de la composition exacte sont consommés soit pour resserrer les parois vaginales, soit pour booster la libido ou maintenir l’homme dans la relation. Appelés ‘‘secret de femme’’ leur destination privilégiée est l’appareil génital féminin. Ce qui n’est pas sans conséquences sur les femmes qui les utilisent.
Avoir une libido et une intimité sexuelle à la hauteur de leurs attentes, c’est entre autre dans ce but que certaines de ces dames ont recours aux ‘‘secret de femmes’’.
Docteur Evelyne Sawadogo, gynécologue au centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, explique que « de nombreuses femmes ont ce problème (de libido) mais elles préfèrent faire l’automédication que de venir consulter, parce que pour elle c’est un sujet tabou, du fait que ce soit un sujet lié à la sexualité ».
Et pourtant, des soins médicaux existent pour venir à bout de cette supposée maladie qui est en rélaité un « disfonctionnement sexuel ».
Pour traiter les problèmes de libido, il faut selon Dr Evelyne Sawadogo, « interroger et fouiller dans les antécédents (de la patiente), dans la vie de couple, du partenaire, rechercher une étiologie et devant l’étiologie prendre en charge la patiente ».
Les secrets cachent des dangers
La gynécologue estime que les causes de la libido défaillante se rapportent aussi à celles de la frigidité.
Il y a plusieurs conséquences des produits qu’on appelle couramment ‘‘secret de femme’’. Ces produits sont dangereux pour la santé sexuelle de la femme parce que leurs origines et effets secondaires sont méconnus.
En effet ces produits peuvent créer des infections vaginales, des ulcérations au niveau du vagin et une synéchie vaginale (lorsque les parois du vagin s’accolent et la femme se retrouve avec un vagin fermé). « On voit très souvent des femmes qui viennent avec une synéchie vaginale et cervicale suite à l’utilisation de ses produits », atteste la gynécologue du CHU-Yalgado.
Venir à bout de ces maladies nécessite un traitement pour les infections et une opération chirurgicale pour la synéchie vaginale. « Très souvent, face à une infection que nous avons détectée, en fonction des signes que nous avons, on peut savoir de quelle infection il s’agit et traiter en passant par les prélèvements vaginaux. Si on est devant une synéchie vaginale ou cervicale, il faut amener la patiente au bloc opératoire pour essayer de reconstituer l’orifice vaginal et cervical », explique Dr Sawadogo.
Le risque, nous explique la gynécologue c’est qu’après opération, pendant la cicatrisation, les parois se recollent davantage.
Une femme prévenue en vaut deux
Tout n’est toutefois pas perdu pour celles qui sont en quête d’une vie sexuelle de qualité dans leur foyer. La première étape selon Dr Sawadogo, c’est de comprendre ce que c’est que la sexualité, et se découvrir soi-même.
La deuxième consiste à aller vers les agents de santé sans hésitation pour avoir plus d’informations. Et la dernière, éviter par-dessus tout l’automédication, surtout ces multiples décoctions, poudres ou grains etc. qui sont vendus sur les marchés.
Il peut parfois arriver qu’une femme se sente large pendant l’acte sexuel après un accouchement. Si c’est le cas « il y a toujours des moyens à l’hôpital après consultation pour resserrer le vagin et l’aider à avoir le confort sexuel », certifie Evelyne.
Nafisiatou Vebama
Infowakat.net