Les écoutes téléphoniques se poursuivent dans la salle d’audience du tribunal militaire. Et l’on y entend plusieurs personnes proposer leurs soutiens aux présumés auteurs du coup d’Etat.
Parmi ces conversations il y a celle où Fatoumata DIAWARA sollicitait de l’argent au général Djibril BASSOLET. Il s’agissait d’une somme de « 40 millions » qui devraient, avec l’aide de quelques gendarmes être mis à la disposition des éléments du camp Naaba Koom. Par la suite elle informait le général DIENDERE de l’arrestation de Djibrill BASSOLET qui répond tout de suite que « ça va être compliqué pour la suite ».
Selon le parquet il n’y avait donc pas de sincérité dans le cadre du désarmement. Mais Fatoumata DIAWARA et le général DIENDERE n’avaient aucune observation à faire sur cette remarque du parquet.
Le colonel BAMBA quant à lui ne conteste pas le contenu de l’enregistrement mais précise que c’est le général DIENDERE qui l’a appelé et non le contraire. Et lorsque Me Hervé KAM fait le commentaire selon lequel les éléments du RSP « recevaient donc des ordres » d’en haut, Me Latif DABO objecte : « rien ne montre que la voix appartient à dame Fatoumata. Nous sommes en droit et quand on allègue on prouve ».
Des enregistrements entre les généraux ivoiriens Gaoussou SOUMAHORO et Soumaila BAKAYOKO ont aussi été écoutés, où ces derniers suggéraient au général DIENDERE de créer une « incidence pour avoir l’avantage (…) Si tu ne fais pas attention, tes propres petits vont se retourner contre toi ». Et « ça donne de la frayeur » pense le parquet.
Maitre Hervé KAM pense que cette communication était une sorte réunion entre ces hommes comme cela se fait par « visioconférence de nos jours ». Mais « ce plan machiavélique concocté par des généraux n’a pas pu créer l’hécatombe pour notre pays » ajouta-t-il.
L’avocat Olivier YELKOUNI défend son client en disant qu’ « ils ont suggéré des actions mais rien a été dit de ce que le général a fait ». L’audience reprend le vendredi 29 mars 2019 à 9h.
Djamila KAMBOU
infowakat.net