Le phénomène ne passe plus inaperçu. Les « enfants VADS » font de plus en plus partie du décor de la circulation dans la ville de OUAGADOUGOU. Si pour certains, ces mineurs posent des actes citoyens, ce n’est pas le point de vu de la police municipale.
Déjà, la régulation de la circulation nécessite une formation de base, alors que ces jeunes dans certains carrefours, s’adonnent à ce métier sans aucune formation prérequis. Selon Adama PAMTABA, chargé de communication et relation publique de la police municipale, l’âge minimum requis pour réguler la circulation est de 13 ou 14 ans alors que des enfants qui ont souvent 6 ou 8 ans appliquent « leur loi aux usagers ». Pourtant c’est « un métier technique qu’on ne peut confier à des novices et de surcroit à des mineurs ».
Au-delà de leurs et de leurs compétences en la matière, ce qui se cache derrière cette philanthropie est tout autre. Ces enfants en effet « sabotent le système de régulation automatisé qui est le feu tricolore », nous explique M. PAMTABA. « Beaucoup de ces enfants sont rentrés dans la filouterie pour pouvoir se mettre à réguler et profiter faire des raquettes ».
C’est un phénomène qui est récurrent dans la partie Est de Ouagadougou notamment vers la pédiatrie Charles De Gaulle, la station Shell sur la circulaire et le carrefour de TV5. Mais le principal carrefour où ils opèrent c’est la circulaire de la pédiatrie.
La mairie qui est au courant de cette situation, intervient dès qu’elle est alertée. Cette intervention consiste à arrêter l’action des enfants et déployer des VADS sur les lieux.
D’ailleurs, la police municipale a interpellé cinq enfants et donner des avertissements, car « ce sont des mineurs et en matière pénal le traitement des mineures est très compliqué ».
Comment les usagers doivent réagir face à cette situation ?
Dans ce genre de situation, l’usager est appelé à appliquer les règles de conduite que le code de la route impose et circuler librement. Il n’est donc pas nécessaire d’obtempérer. Dans le cas contraire, c’est « se laisser manipuler par un incapable juridique ».
PAMTABA renchérie qu’« en temps normal on n’a pas besoin de réguler un carrefour parce ce que le code de la route dit comment passer même si le carrefour n’a pas un système de régulation automatisé ».
Encore faut-il que les usagers connaissent le code de la route.
Un vide à combler
Si les enfants peuvent se transformer en régulateur de circulation, c’est qu’il y a un manque d’agents quelque part.
Peut-être, mais « dans aucun pays au monde, on ne peut trouver des personnes pour réguler à chaque carrefour (…) C’est aux citoyens de respecter scrupuleusement les règles du code de la route » rétorque Adama PAMTABA.
Selon lui, les usagers ne devraient pas voir l’activité de ces enfants comme « une œuvre salvatrice », mais comme un danger parce qu’ils n’ont aucune notion de discernement.
Ces enfants, à les voir, vivent dans une situation précaire et c’est ce qui les poussent à avoir de tels agissements. Et pour la police municipale, il est hors de question de les accompagner comme le proposent certains puisque la place de ces enfants se trouve à l’école, donc en dehors de la rue.
Les citoyens qui veulent combler le vide au niveau des agents de sécurité peuvent former une association à l’image de ‘’One village’’ et approcher les services techniques de la police municipale pour avoir un petit encadrement en matière de régulation de la sécurité routière avant toute activité.
« Nous louons de telles initiatives, pourvu qu’ils ne le fassent pas anarchiquement », indique Adama Pamtaba.
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Nafisiatou VEBAMA
Infowakat.net
