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Lutte contre l’excision : le Burkina est un exemple en Afrique

L’excision, ce mal « culturel » qui gâche la vie de tant de femmes, est encore présent au Burkina Faso. Il a la peau dure. Une lutte farouche s’est engagée depuis des années les autorités et ce mal. Et après presqu’une dizaine d’année cette bataille, même si elle n’est pas encore terminée, laisse entrevoir des avancées de terrain, positives et significatives au profit des jeunes filles, principales victimes de cette pratique. Chaque 18 mai est célébrée la journée mondiale de lutte contre l’excision. Commémorée en différé au Burkina Faso ce 7 juin 2019, cette journée a été l’occasion pour les principaux acteurs de la lutte de présenter les résultats engrangés depuis tout ce temps mais aussi de partager avec l’opinion publique, les nombreux défis qui restent à relever.

Laurence ILBOUDO, ministre de la femme

« Traduire les décisions politiques, en action concrètes à la base pour accélérer l’élimination des mutilations génitales féminines en 2030 : défis et perspectives », c’est sous ce thème que la journée à été commémorée au Burkina Faso. Le ministère de la femme, ainsi que celui de la santé, et les partenaires techniques et financiers ont pris par à cette journée qui a vu l’exposition des acquis obtenus dans cette lutte.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que malgré la persistance du phénomène, le taux de prévalence a chuté. Il est en effet passé de « 75,8% pour les femmes de 15 à 49 ans et 13,3% pour les filles de 0 à 14 ans en 2010 » à respectivement « 67,6% et 11,3% en 2015 ». Pas très visible du point de vue des chiffres, « mais très significatif du point de vue du nombre » déclare, Laurence Ilboudo, ministre de la femme.

1089 villages ont décidé d’abandonner l’excision

Léonie Claudine LOUGUE, Ministre de la Santé (à gauche)

Si ces résultats ont pu être obtenu, c’est parce qu’une batterie d’action a été menée sur toute l’étendu du territoire, ce qui a conduit à un changement progressif de mentalité des principaux acteurs de cette pratique.

Ce sont en effet de vastes campagne de sensibilisation qui ont été menée aussi bien au niveau des exciseuses, que des parents, mais aussi et surtout auprès des chefs coutumiers, des agents de santé, etc.

Ainsi le Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte contre la Pratique de l’Excision (SP-CNLPE) a pu obtenir la reddition d’exciseuses et de complices issus de « 1089 villages ». Le SP-CNLPE) a pu aussi bénéficier du soutien des de personnalités politiques, culturelles, et de leaders religieux.

Au niveau médical, ce sont « 6 272 » travailleurs de la santé qui ont vu leurs compétences renforcées en matière de sensibilisation et de prise en charge des cas d’excision. Ce qui a permis à « 520 filles et femmes victimes d’excision et de complication » d’être prises en charge.

Des mesures de repression claires

Les participants à la présentation

Mais au-delà de ces acquis, il faut noter que l’aspect législatif a joué un très grand rôle. Selon la loi n°025-2018/AN du 31 mai 2018 portant code pénal, (obtenue à l’issue d’une série de plaidoyers), tout auteur de mutilation génitale, est passible d’une « peine d’emprisonnement de 1 à 10 ans et d’une amande de 500 milles à 03 millions de francs CFA ». En cas de décès de la victime, les peines vont de « 11 à 21 ans d’emprisonnement et de 01 million à 05 millions de francs CFA ».

Même les discours, propos ou récit publics encourageant l’excision sont punis d’une amande de « 250 milles à 01 millions de francs CFA ».

Cette nouvelle législation a permis la condamnation de « 116 personnes » auteurs et complice d’acte de mutilation.

Le Burkina Faso champion dans la lutte contre les MGF en Afrique

Toutefois, des difficultés demeurent dans la lutte. Parmi elles il y a naturellement la raréfaction des moyens financiers, la mobilité des exciseuses. Il y a surtout les mentalités encore rétrogrades qui prônent des arguments liés aux supposées prescriptions ancestrales et à la superstition.

N’empêche, le Burkina Faso a, au regard de tous ces résultats été sacré « champion de l’Union Africaine pour la promotion de l’élimination des MGF » à Addis-Abeba le 11 février 2019. D’où la nécessité « d’aller au-delà des actions isolées et de travailler de façon coordonnée et plus large pour endiguer définitivement le fléau », conclu Laurence ILBOUDO.

Ange L. Jordan MEDA

Infowakat.net

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