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Affaire Fonds communs : « Il faut dépassionner le débat », selon Mathias KADIOGO, SG SYNATRAD

La question dite de fonds communs continue de bruler les lèvres depuis la sortie à l’Assemblée nationale (An) de Madame le Ministre de l’Economie et des Finances, Hadizatou COULIBALY/SORI le 23 mars dernier répondant aux questions du député Ousséni Tamboura sur le fonds commun (FC). Les réseaux sociaux se sont enflammés ces jours-ci. Une partie de la population est dans consternation après avoir su, à travers les réponses données par le Ministre des Finances au député Tamboura, que le fonds commun coûte plus de 55 milliards de FCFA à l’Etat. Mais Mathias KADIOGO, inspecteur de douane, Secrétaire Général (SG) du Syndicat National des Travailleurs des Douanes (SYNATRAD) invite les populations à dépassionner le débat.

« L’enseignant chercheur ne peut pas avoir le même salaire que l’enseignant du primaire. Son salaire multiplie plusieurs fois celui de l’enseignant du primaire. Un professeur ne peut pas être rémunéré de la même façon qu’un douanier. (…) Parmi vous (les journalistes) il y a des stagiaires. Vous pouvez toujours faire le concours de l’ENAREF ou de la Douane pour bénéficier du fonds commun, vous aussi au lieu de vouloir qu’on le supprime (…) Il faut dépassionner le débat », c’est entre autres propos tenus par Mathias KADIOGO au cours de la conférence de presse animée ce mercredi 28 mars 2018 par la Coalition des Syndicats du Ministère en charge de l’Economie et des Finances (CS-MEF).

Mathias KADIOGO, président du mois du CS-MEF, SG du SYNATRAD

« La sortie de Mme Hadizatou Rosine COULIBALY/SORI n’est pas un acte anodin. C’est la mise en œuvre d’un plan savamment mûri par le pouvoir en place de ne pas appliquer les protocoles d’accords et remettre en cause les acquis historiques des braves travailleurs du Burkina Faso », soutient-il. Les conférenciers déplorent le fait qu’en lieu et place d’apporter des réponses à leurs préoccupations « justes et légitimes », le gouvernement ait opté d’ « opposer » les travailleurs du secteur des finances aux autres travailleurs et même à la population.

« Le CS-MEF se bat et se battra afin que le Gouvernement apporte des réponses satisfaisantes aux préoccupations qui lui sont soumises, qui du reste, ne portent pas spécifiquement sur la question des FC », ajoute Mathias KADIOGO.

Les objectifs du FC

Citant l’article 2 de l’arrêté n°2017-277/MINEFID/CAB du 14 juillet 2017, signé par l’actuelle Ministre en charge des finances, les conférenciers ont précisé que les fonds communs « son destinés à motiver de façon globale l’ensemble des agents du ministère de l’économie, des finances et du développement en raison de la spécificité des missions dévolues à ce département. Ils sont guidés par le principe de la performance et de la solidarité ». Mathias KADIOGO et ses camarades ont aussi rappelé, preuve à l’appui, que le FC existe au sein du ministère en charge des finances depuis le début des indépendances. A la douane le texte qui le régis est l’arrêté N°68/F-D du 09 février 1963 et aux impôts, c’est l’arrêté n°252/MF/DOM du 23 aout 1965. L’objectif de ce FC, à en croire les membres de la CS-MEF, est de stimuler les travailleurs du MINEFID en raison de la spécificité de leurs missions. « Il incite d’une part à la performance et d’autre part à cultiver la solidarité entre ces travailleurs. L’élément le plus important est qu’il incite le travailleur des finances à travailler davantage et le mettre à l’abri des fléaux tels la corruption, la concussion, le détournement des deniers publics », a expliqué Mathias KADIOGO, indiquant que le FC n’est pas propre au Burkina Faso. « Il existe dans les administrations financières de la plupart des pays de la sous-région et dans le reste du monde », dit-il.

Pour Nongo Grégoire Traoré, SG du SNAID, « le sous -développement du Burkina Faso n’est pas lié au FC mais plutôt à la mal gouvernance. (…) Nous au moins on a un texte de base qui encadre le FC. Au Premier Ministère il n’y a rien ». Il a fait la confidence selon laquelle il y aurait 20 autres fonds communs que Mme le Ministre a passés sous silence à sa sortie à l’Assemblée nationale. « Elle (le Ministre) passe sous silence les montants qu’elle et ses proches collaborateurs perçoivent en termes de FC sans compter les salaires et autres avantages financiers colossaux. (…) Elle oublie de dire que certains responsables touchent anormalement plus de deux FC dans différents ministères. Elle passe sous silence les détails sur les vingt (20) autres FC dont certains sont sans base légale notamment à la Présidence du Faso et au Premier Ministère », renchérit le président du mois du CS-MEF, Mathias KADIOGO.

Tout compte fait, les travailleurs du Ministère en charge des finances du Burkina Faso entendent observer un mot d’ordre de grève sur toute l’étendue du territoire national, dans les ambassades et consulats du Burkina Faso à l’étranger, les 4 et 5 avril 2018, non pas pour demander l’augmentation du FC, mais dans le but d’« amener le gouvernement à se pencher sur leurs justes et légitimes préoccupations ».

Armand Kinda

Infowakat.net

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1 commentaire

Anonyme 28 mars 2018 at 18 h 35 min

Mr le sg, ce font commun n’est qu’un fond de corruption et n’a aucune base léga. Et si vous pensez ce fond est donné à titre de motivation, c’est pas juste parce qu’il passe de loin vos salaire; et ce fond devant avoir un caractère accessoire ne devait être plus ou moins égal au salaire qui est le principal encore moins supérieur au salaire. Or dans votre cas, l’accessoire est nettement supérieur au principal. A vouloir comparer les salaires entre les agents montre l’injustice flagrante qui subissent les agents de la fonction publics burkinabé. Si non un inspecteur de ministère des finances qui n’est pas recruté sur la base d’un diplôme supérieur à celui d’un enseignant chercheur. Sur quel base son revenu annuel va t’il dépasser celui de ce dernier? Continuez à tenir de tel propos, vous serez surpris. Et pensez un peu à ce qui est arrivé avec le RSP, dont votre cas semblable …..

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