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Agenda Post-2015: La Coalition YIKRI actionne les leviers pour l’émergence de la jeunesse

Composée d’une soixantaine de structures, la coalition YIKRI pour l’implication des jeunes dans l’agenda post-2015 mène depuis Janvier des actions de plaidoyer pour la prise en compte de la jeunesse dans l’agenda post 2015. La coalition considère la jeunesse comme un véritable moteur de changement qualitatif à tous les niveaux. Ainsi, le 26 mars dernier notre équipe de rédaction ifaso.net a interviewé son coordonnateur Cheick Fayçal TRAORE pour plus de précision.

 

Ifaso.net : La coalition Yikri pour l’implication des jeunes dans l’agenda post-2015 a entrepris une Campagne appelée « Campagne 2015 ». Pourquoi l’initiative de faire une telle campagne ?

Fayçal Traoré : « Action 2015’’ est une initiative internationale qui a été lancée par des personnalités comme Desmond Tutu et Malala en juillet 2014 et qui ont été rejoints plus tard vers le mois de janvier 2015 par des personnalités comme Bill et Melinda Gates, Shakira qui ont estimé que les gouvernements au niveau mondial n’ont pas assez d’ambitions pour la planète. Il s’agit de lancer de nouveaux objectifs à la fin des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en 2015. Pourtant les gouvernants n’avaient pas assez travaillé pour que les préoccupations soient prises en compte à tous les niveaux. C’est donc en ce sens que la campagne a été lancée et au Burkina la Coalition Yikri a été retenue pour piloter cette initiative les  trois (03) premiers mois de la campagne.

 

ifaso.net : quelles sont les actions menées par cette campagne ?Entretien PM Fay

F.Traoré : Au Burkina, la campagne a travaillé à rassembler les mouvements et associations qui œuvrent pour le bien être de la population. C’est dans ce sens que la coalition a été lancée et compte à ce jour une soixantaine d’organisations de la société civile, notamment de jeunes qui ont décidé d’apporter leur contribution au développement de notre pays. L’ambition première est de faire de la coalition une plateforme des jeunes dans le cadre de l’agenda post 2015.
Il est très important pour les jeunes qu’ils n’agissent pas de manière séparée mais de façon concertée avec des propositions très bien réfléchies et bien portées au plus haut niveau. Nous avons constaté qu’en 2000 lorsque les OMD ont été adoptés, la jeunesse avait très faiblement participé à son élaboration et à sa mise en œuvre. Ainsi, nous avons donc estimé qu’il était essentiel d’associer la jeunesse à la conception de l’agenda post-2015 dès le départ. Il s’agit  donc de parler et d’expliquer aux jeunes l’importance de leur implication. Enfin, l’autre cible concerne les autorités, elles constituent la cible finale de ce que nous menons car elles ont le devoir de s’attacher aux problèmes des jeunes malgré la transition. La transition n’est pas limitée aux élections, elle doit être élargie à l’ensemble des préoccupations de la population Burkinabè. Ainsi, nous avons également lancé une action de plaidoyer auprès des plus hautes autorités afin qu’elles prennent toute la mesure de cette ambition et qu’elles conçoivent également l’agenda post-2015 comme une opportunité majeure de contribution à la promotion de notre pays et de sa jeunesse.

ifaso.net : Quand est-ce-que la campagne a-t-elle débuté ? Avez-vous bénéficié d’un soutien quelconque ?

F.Traoré : La campagne « Action 2015’’ est une action mondiale et la date de lancement au plan mondial était prévue le 15 janvier 2015. Nous avons tenu le pari malgré les délais assez courts en mobilisant 500 jeunes qui ont fait le déplacement du Conseil National de la Transition (CNT) et le lancement a été présidé par le président de ladite institution Shérif SY. C’est donc avec satisfaction que nous avons reçu le soutien du président du CNT en apposant sa signature sur la banderole géante que nous avons conçu à cet effet. Il est aussi important de souligner que nous avons le soutien de l’équipe mondiale action/2015, avec CIVICUS. Nous avons aussi le soutien de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre qui a également marqué son accord pour nous accompagner. D’autres structures aussi se manifestent de plus en plus au niveau local pour adhérer à la campagne. Il est bien de préciser que le projet est un pilote de trois (03) mois qui va se développer plus tard par d’autres actions.

 

ifaso.net : quels sont résultats auxquels vous êtes parvenus ?

 

Photo marcheF.Traoré : Le résultat qui me semble le plus intéressant c’est l’engagement des autorités. Certains nous ont même avoué que ces négociations n’étaient pas forcement leur priorité mais nous sommes arrivés à ramener l’autorité à prendre en compte les négociations internationales comme priorité et cela est certainement important. Le deuxième élément est que nous sommes arrivés à amener les jeunes à construire des propositions concrètes.
Nous avons donc des propositions portées par des jeunes au niveau du Burkina et au niveau international de la nécessité de la prise en compte de leur Participation aux négociations et à la gouvernance dans l’agenda post-2015. C’est donc une proposition faite par les jeunes du Burkina mais également par l’équipe spéciale des jeunes, mise en place par l’ONG Plan international et Restless Development pour les accompagner dans l’agenda post-2015. Nous avons une deuxième proposition relative à la participation des jeunes à ces négociations internationales qui sont importantes. De nombreux pays tels la Grande Bretagne font les négociations à travers les jeunes.
Le Burkina a une chance extraordinaire, nous avons eu une insurrection qui a été menée principalement par les jeunes. Pourquoi ne pas leur faire confiance également à un certain niveau de négociation sur ces questions dans la mesure où ces jeunes sont présents dans les instances nationales et internationales. Il n’y a donc pas de raison qu’ils ne soient pas promus pour ces négociations. Troisièmement, nous avons estimé que le gouvernement est plus ou moins occupé à gérer des affaires internes. Est-ce qu’il n’y a pas lieu dans cette mesure de déléguer une équipe qui sera conduite par un acteur et qui aurait pour but de piloter les négociations sur le volet jeunesse ? En d’autres termes de désigner quelqu’un qui sera le représentant officiel du Burkina en matière de jeunesse. Pour ces propositions, l’autorité a marqué son accord et nous espérons que les semaines à venir pourront être décisives.

ifaso.net : Quelles sont vos marges de manœuvres en pleine transition ?

 

F.Traoré : A titre personnel, nous avons été engagés dans la bataille de l’insurrection populaire à travers de nombreuses structures de jeunesse, nous sommes également engagés aujourd’hui sur les questions électorales pour amener la jeunesse à aller s’inscrire sur les listes électorales. Faire comprendre à la jeunesse l’importance d’accompagner la transition à travers plusieurs initiatives.
Pour la coalition Yikri de façon spécifique nous estimons qu’il y a lieu aussi de ramener l’autorité aux principales préoccupations de la population. La population Burkinabè tient à vivre et nous pensons également que le plaidoyer que nous menons à travers « Action 2015’’ peut être extrêmement utile pour les acteurs politiques en terme d’implication des jeunes dans un premier temps mais également en terme de prise en compte des préoccupations réelles des populations.
Nous avons fait des activités telles que la journée que nous célébrons en différé certes, mais très bientôt avec des jeunes et des personnalités notamment notre ambassadrice SAMI RAMA, l’ambassadrice également du SPONG pour l’agenda 2015 Cendrine NAMA qui vont accompagner cette initiative pour parler aux jeunes filles de l’importance de leur autonomisation. Et ce, en droite ligne d’avec des actions menées également par les autorités. Nous avons aussi fait des propositions qui vont permettre à la transition de réussir son mandat  et cela demande l’implication réelle des jeunes. Il s’agit de prendre à bras le corps cette question de la manière structurelle, pas de façon conjoncturelle, c’est-à-dire faire quelques actions éparses pour impliquer les jeunes. Mais il s’agit aujourd’hui de permettre aux jeunes et autres acteurs de réfléchir sur le plan structurel qui ira au-delà de la transition. Il ne s’agit pas d’avoir quelques jeunes dans la transition mais de savoir comment au Burkina Faso, les jeunes pourront participer au développement de manière plus active. Il faut aller à un rajeunissement de la classe politique, on doit faire confiance aux jeunes maintenant pour qu’on ne soit plus dans une situation de décalage totale entre gouvernants et gouvernés afin d’éviter les différentes crises que nous avons connues.

ifaso.net : Avez-vous un appel à lancer à l’endroit de la jeunesse ?PM yikiri

F.Traoré : C’est de croire en elle. Il n’y a absolument rien de sorcier au succès des autres nations en matière de jeunes et nous l’avons démontré en octobre dernier. Le deuxième appel est relatif à la responsabilité. Il y a lieu de s’assumer pleinement dans le Burkina que nous voulons voir pour les générations à venir. Enfin l’appel à l’excellence et à la qualité dans tout ce que nous faisons. Nous avons le devoir de réussir aux missions qui nous sont confiées parce qu’on n’a pas beaucoup droit à l’erreur. On doit aller dans ce sens et si l’ensemble des jeunes du Burkina vont dans cette dynamique notre pays ne pourra qu’aller de mieux en mieux. Nous avons aussi un appel à l’endroit des autorités actuelles et à ceux qui aspirent diriger notre pays, de faire confiance aux jeunes.
On ne pourra absolument rien construire de durable, de fondamentalement pérenne sans la participation réelle des jeunes. La jeunesse est une force actuelle et une force d’avenir avec laquelle il faudra compter. L’agenda post-2015 est une opportunité de faire entendre la voix des jeunes du Burkina Faso et nous pensons qu’il y a lieu de soutenir cette dynamique à tous les niveaux afin que l’ambition d’éradiquer la pauvreté, de donner l’éducation à tout le monde, d’avoir accès à l’eau potable soit réalisée. Dans cette même logique, les jeunes doivent être pris en compte dans les discussions sur les changements climatiques de décembre 2015 à Paris. Le Gouvernement Burkinabè doit prendre à bras le corps ces aspects et « Action 2015’’ et la Coalition Yikri sont totalement engagés pour accompagner le gouvernement dans ce sens.

Interview réalisée par Dianda I.

ifaso.net

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