Agriculture au Burkina Faso : « alerte agri » une solution venue de Ouaga Lab pour améliorer le quotidien des agriculteurs

Du 20 au 24 novembre dernier, Ouagadougou a abrité la 14^e édition du Salon international des TIC et de la bureautique de Ouagadougou. A l’occasion de ce grand rendez-vous des technologies de l’information et de la communication, Ouaga Lab, incubateur développant des solutions innovantes et adaptés aux réalités a, une fois de plus séduit le public avec ses projets. Zoom sur Agri Alerte, une solution visant à prévenir et résoudre les calamités rencontrées par nos agriculteurs dans leurs champs. Une solution qui a remporté le prix de l’innovation de l’espace UEMOA au salon des banques et des PME tenu du 8 au 11 novembre dernier à Bobo-Dioulasso.

Portée par un groupe de jeunes informaticiens spécialisés dans l’informatique industrielle et la maintenance informatique entrée en incubation depuis deux ans, Agri Alerte est une solution qui va radicalement améliorer le quotidien des agriculteurs. Partant des problèmes rencontrés par les agriculteurs, notamment les difficultés de faire comprendre leurs problèmes aux agents techniques de l’agriculture et trouver des solutions diligentes, nos jeunes informaticiens ont développé une solution assez simple qui va venir résoudre les difficultés des agriculteurs. A en croire, Yannick Stéphane Bationo, la solution est simple et le constat majeur que ses camarades et lui ont fait, est que la plupart des agriculteurs sont analphabètes au Burkina Faso, l’utilisation du téléphone portable surtout composer les N° vert pour une assistance en cas de problèmes dans leurs champs n’est toujours pas évident et à cela s’ajoute le problème d’énergie pour charger la batterie de leurs portables.  Agri Alerte est donc un dispositif autonome et solaire, qui permet d’alerter les agents techniques de l’agriculture des problèmes rencontrés par les agriculteurs.

Une solution toute simple pour les agriculteurs

« Nous savons à la base que l’agriculteur ne sait pas lire et écrire. Mais au moins quand il voit un dessin, il le reconnait. Il  a des gens qui sont censés s’occuper des problèmes que les agriculteurs rencontrent. Il y a entre autres, les cas d’attaques des chenilles, des criquets pèlerins, les oiseaux migrateurs, les feux de brousse », développe Yannick Stéphane Bationo. Ainsi, tous ces problèmes ont été recensés avec le concours des agents techniques de l’agriculture. Normalement, à chaque problème, les agriculteurs se réfère à un agent de l’agriculture mais, faute de moyens, pour avoir l’assistance de ces personnes c’est difficile, du coup, ils sont livrés à eux-mêmes. « Donc, nous avons essayés de recenser ces différents problèmes avec les agents techniques de l’agriculture et pour chaque problème, nous avons fait un dessin représentant  la nature du problème. Par, par exemple, si c’est un cas d’attaques de chenilles, nous représentons une chenille, si c’est le cas de criquets, nous représentons un criquet et ainsi de suite », fait savoir le jeune informaticien.  Aussi, lorsque l’agriculteur identifie le problème auquel il est confronté, il tourne le curseur qui est sur le dispositif sur le dessin représentant le problème et il appuie sur le bouton qui envoie immédiatement un message à l’agent technique », nous explique Yannick Stéphane Bationo. « Par exemple, si un des agriculteurs rencontrait des problèmes de chenilles, s’il n’alerte pas tôt, les chenilles qui ont une progression de 100 kilomètres la nuit, vont dévaster les champs. Mais, s’il arrive à donner l’alerte assez tôt, même si on ne pourra  sauver totalement son champ, on pourra au moins sauver les autres champs », ajoute-t-il. Le dispositif, Agri Alerte, permet non seulement, d’alerter l’agent technique, mais indique la nature du problème. L’appareil est également paramétré de telle sorte qu’on géo-localise l’endroit d’où le message a été envoyé, cela permet de mettre en liaison, l’agent le plus proche.

Résoudre coûte que coûte les problèmes des agriculteurs

L’avantage de Agri Alerte ne s’arrête pas là, car une base de données est constituée derrière, ainsi lorsque le message est envoyé, il est enregistré automatiquement sur la base de données et ceux qui reçoivent le message accusent réception. Cela confirme qu’ils sont au courant du problème et que des dispositions seront prises pour le solutionner. Toutefois, après un certain temps, si sur la base des données, il n’y a pas d’accusé de réception, on appelle l’agent technique pour voir ce qui se passe et pourquoi il n’est pas allé résoudre le problème. « Et si c’est par faute de moyens ou temps on essaie de trouver d’autres personnes à proximité qui peuvent s’occuper du problème », nous fait savoir Yannick Stéphane Bationo. Cette prouesse technologique en faveur des agriculteurs a remporté le prix de l’innovation de l’espace UEMOA au salon des banques et des PME tenu du 8 au 11 novembre dernier à Bobo-Dioulasso.

En deux ans d’incubation à Ouaga Lab, nos jeunes informaticiens ont déjà développé deux solutions dont, le système de sécurité des accès, et le dossier médical informatisé.

G Maurice Belemnaba

Infowakat.net