Après leur prise de pouvoir par coup d’Etat, les Burkinabè observent désormais le régime de transition dirigé par le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Ce dernier avait promis de trouver une parade au problème sécuritaire que connaît le pays. Pourtant, les attaques meurtrières continuent d’endeuiller de nombreuses familles de la Nation.
La junte militaire a écourté le mandat de Roch Kaboré, depuis le 24 janvier, en raison de la multiplication des attaques terroristes sur le territoire Burkinabè, avec pour crédo la « restauration et la sauvegarde » du pays.
L’éviction de l’ancien Président pour « insuffisance de résultats » avait donné l’espoir aux Burkinabè que cette question de la menace terroriste allait être inscrite au passé.
Contre toute attente, le Burkina Faso dirigé par le lieutenant-colonel Sandaogo continue d’enregistrer des attaques meurtrières menées par des hommes armés qui infligent de lourdes pertes aux forces de défense et de sécurité. Ils s’en prennent également à des personnes civiles. Rien qu’au mois de mars, environ 80 victimes civiles et militaires ont été enregistrées sur le territoire burkinabè.
Déboussolée, la population ne sait plus à quel saint se vouer. La Transition tente de trouver les mots. C’est dans ce contexte que le Président de la transition politique, Sandaogo Damiba a prononcé un discours pour redonner de l’espoir à la population.
« La recrudescence des attaques terroristes, ces derniers temps, ne peut pas et ne doit pas être lue comme le signe de l’inaction ou de l’inefficacité de ce que nous sommes en train de déployer sur le terrain », avait-il déclaré. Ainsi, il a donné un délai de 5 mois à qui veut le juger pour nettoyer ces « sangsues » qui perturbent de la société.
Seulement 72 heures après le discours à la nation, comme pour le défier, les terroristes ont causé la mort de deux personnes, un policier et un civil le lundi 4 avril dans la ville de Kongoussi dans la province du Bam. En l’espace de quelques jours, les autorités de la Transition n’auront pas des journées les plus calmes.
En effet, le vendredi 8 avril encore, un détachement militaire a été pris pour cible, dans une violente attaque à Namissiguima, dans la province du Sanmatenga (région du Centre-Nord). Selon le communiqué publié par l’armée, l’attaque a eu lieu « aux environs de 5 heures du matin. Le bilan provisoire fait état de 12 militaires et 4 Volontaires pour la défense de la patrie tombés, ainsi que 21 militaires blessés ». Cela peut paraître comme un niveau très élevé de défiance à l’endroit des militaires qui dirigent le pays.
Cette énième attaque doit interpeller le chef de l’État Burkinabè, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui est attendu par les populations pour réagir très rapidement et changer l’ordre des choses dans les cinq mois à venir, comme il l’a promis.
Youssouf KABDAOGO
Infowakat.net