Les autorités de Bénin ont décidé d’interdire tout passage de marchandises et de personnes à travers le fleuve Niger pour entrer sur le territoire national. C’est ce qu’a rapporté le site « Lsi Afrique », selon lequel un déploiement massif d’éléments de la police béninoise est déployé sur les berges du fleuve pour empêcher tout passage. Cette route était la seule alternative disponible pour les échanges commerciaux entre les deux pays, en raison de la fermeture des frontières décidée par la junte au pouvoir au Niger. La crise entre le Bénin et le Niger a connu une évolution significative le 6 mai dernier, lorsque les autorités de Porto-Novo ont décidé de bloquer la première cargaison de pétrole nigérien transportée depuis les champs d’Agadem, au Niger. sud-est, jusqu’à la plateforme côtière de Semè-Podji, au sud du Bénin, via le plus long oléoduc africain, une nouvelle usine en représailles, construite et exploitée par China National Petroleum Corp (CNPC), la compagnie nationale chinoise. Un coup dur pour la junte du général Omar Tchiani, au pouvoir à Niamey depuis le coup d’Etat du 26 juillet, qui a vu suspendre la première livraison de pétrole à destination de Pékin.
La fermeture des frontières entre Bénin et Niger a été décidée dans le cadre des sanctions imposées à Niamey par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) après le coup d’État du 26 juillet qui a conduit à la destitution du président démocratiquement élu Mohamed Bazoum. La mesure aurait en fait dû cesser avec sa révocation, décrétée le 25 février, sauf que la junte nigériane a refusé de rouvrir le passage, se plaignant d’un risque pour sa sécurité nationale. Selon le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine, le Bénin accueillerait en effet « au moins cinq bases de l’armée française » dans le nord du pays, près de la frontière avec le Niger. Par ailleurs, dans certains de ces sites, des « terroristes » chargés de « venir déstabiliser le Niger » seraient formés. Niamey, a déclaré Zene, maintiendra ses frontières fermées « jusqu’à ce que le Bénin décide de résoudre cette question essentielle ».
Avec agenzianova.com