Le cadre de concertation de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) a organisé un panel ce samedi 24 septembre 2016 à Ouagadougou. Ce panel porte sur la défense des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch. Basolma Bazié du CGT-B et Chrysogone ZOUGMORE n’ont pas manqué, à cette occasion d’interpeler les nouvelles autorités sur les attentes pressantes du peuple burkinabè.
Placé sous le thème « Défense et approfondissement des acquis de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance populaire contre le putsch de septembre 2015 : bilan et perspectives », ce panel se veut un « cadre d’échange, de débat et surtout de proposition pour mieux faire, pour les prochaines fois », a laissé entendre Chrysogone ZOUGMORE, 1er vice-président du CCVC.
En termes de bilan sur les acquis de l’insurrection populaire et du putsch manqué, Bassolma Bazié relève le fait que le mouvement démocratique soit investi à éviter les traces de guerre civile dans notre pays. Aussi, a-t-il souligné l’élévation du niveau de conscience politique de nos populations qui, selon lui, ne sont plus prête à se laisser gouverner comme de par le passé.
Pour ce qui est des attentes pressantes du peuple, Bassolma Bazié déplore le fait que jusqu’à présent la question de justice ne soit pas résolue sur les dossiers du putsch entrainant certains parents de victimes à crier leur ras-le-bol à la commémoration de l’An 1 du putsch. Cela montre selon lui, qu’ « aucune ligne n’a bougé ». Il estime que ce fait n’est pas à l’honneur des nouveaux gouvernants. C’est donc dire que la lutte contre les crimes économiques et de sang n’a pas bougé. Pour lui, tous se fait comme avant en matière de gouvernance. Ainsi, pense-t-il que les mêmes tripatouillages qui ont conduit le peuple à descendre dans les rues les 30 et 31 octobre se poursuivent au niveau de la justice. « Quand on efface ou qu’on met des ratures sur des décisions de justice pour pouvoir annuler des mandats d’arrêt, c’est honteux », a-t-il ajouté. Au plan juridique, pense-t-il également que rien n’a bougé.
De la question de la vie chère, pour lui, rien n’a également changé car, « les dirigeants nous disent que les caisses sont vides, mais cela ne se remarque pas dans leurs comportements ». Quand il n’y a rien dans les caisses de l’Etat l’on doit faire en sorte que les crimes économiques soient jugés et que l’ « on rapatrie tous ceux qui ont pillé les biens du pays ». Mais aussi, pense-t-il que lorsqu’il n’y a rien dans les caisses de l’Etat, « cela doit aussi se ressentir sur le mode de vie de nos gouvernants ». De toutes ces réalités, Bassolma Bazié estime que le pouvoir actuel est en train de théâtraliser ses actions. Pour lui, ce n’est pas que l’on organise des conférences de presse à l’approche des anniversaires et aller déposer des gerbes de fleurs qui compte. « Nous ne voulons pas de la théâtralisation des évènements. Nous voulons la justice pour le peuple burkinabè », a-t-il martelé. C’est ainsi qu’il estime que les dirigeant actuelles n’ont actuels n’ont pas suffisamment tiré des leçons ni de l’insurrection populaire ni de la résistance victorieuse. « Ils sont assez oublieux », a-t-il déploré. Pour cela, dit-il, « si des gens ont peut-être eu l’occasion de traverser des frontières, eux ils n’auront pas l’occasion de traverser des frontières. Parce qu’on prendra toutes les dispositions pour que, que ce soit ceux qui sont passés ou qui sont là, qu’ils paient tous ».
Certains partis politiques se réclament la paternité de l’insurrection populaire
Dans ce cas, le CCVC se retient de rentrer dans « ce débat de chiffonniers », a souligné Bassolma Bazié avant de faire savoir que la politique dans un pays doit être menée en faisant preuve de maturité et de lisibilité. De ce point de vu également, Chrysogone ZOUGMORE a fait savoir que le CCVC ne se situe pas dans un tel registre mais plutôt dans la réflexion pour l’action, dans le but de faire en sorte que les prochains pas que le peuple burkinabè effectuera puissent le conduire à des victoires beaucoup plus importantes et surtout à sa libération du joug de la domination qu’il vit aujourd’hui.
Armand Kinda
Infowakat.net