La recrudescence des accidents au Burkina Faso laisse la population dans des interrogations sans réponses au moment des fêtes de fin d’année. Malgré les sensibilisations, les accidents de la circulation sont fréquents et beaucoup de Burkinabè y laissent leur vie surtout.
06 morts, 19 blessés graves, 44 blessés légers dont un total de 89 accidents, rien que les 24 et 25 décembre 2015 pour la ville de Ouagadougou selon des sources policières. C’est dire que le constat est alarmant et chaque année nombre de vies sont fauchées pour cause d’accident surtout dans la période marquant la fin d’année. Les pages de nécrologie sont abondantes dans les journaux ces derniers jours et on ne cessera de le dire, la route est un véritable assassin.
Malgré le contrôle, les feux tricolores, rien ne semble changer !
Il y a des feux tricolores, il y a les volontaires adjoints de sécurité (VADS), appuyés lors des fêtes par les forces de l’ordre mais hélas, l’incivisme sévit toujours. Des comportements à la limite du tolérable persistent. Si beaucoup prétextaient l’exigüité des voies pour « bruler le feu », ou circuler sur la chaussée, l’incivisme est récurrent. Il n’est pas en effet rare de voir un cycliste ou un motocycliste se faufiler parmi les automobilistes. D’autre part, c’est le contraire qui se réalise sur d’autres voies où les automobilistes monopolisent la route sans laisser un choix aux engins à deux roues. Cet état va de mal en pis avec l’avènement des tricycles qui circulent, et sur la chaussée et sur la piste cyclable. Une autre raison plausible est la méconnaissance du code de la route par une bonne frange de la population. Au-delà de ces causes, il faut ajouter l’alcool, la drogue et autres stupéfiants que certains individus consomment mettant à rude épreuve leur vigilance et leur clairvoyance.
L’Etat doit sévir sinon le nombre de victimes de la circulation routière ira de mal en pis
S’il y a bien des raisons pour les usagers de la route de justifier leurs actes, elles ne sont pas suffisantes et ne sauraient justifier ces actes. Soit on est dans un Etat de droit et l’Etat applique la loi, soit on est dans l’anarchie et l’Etat peine à se faire entendre. En tout Etat de cause, l’Etat burkinabè devra sévir : punir sévèrement les usagers fautifs, retirer l’engin pour un temps donné et non la carte grise ou le permis, faire une éducation routière et civique dès le bas âge, veiller au respect des zones piétons, revaloriser le corps de la police et redorer son blason auprès de la population, bref beaucoup de mesures sont à entreprendre pour limiter la soif de sang du macadam, pour mettre fin à sa furie sanguinaire.
Mais quoi qu’on dise, il faut un engagement personnel, une volonté personnelle accrue pour les valeurs républicaines sinon si on n’y prend garde on sera l’un ou l’autre, victime ou bourreau d’un frère, d’une sœur à travers un accident. Cessera-t-on de le dire ? La route tue, « Prudence est mère de sureté » et la patience sera toujours un chemin d’or.
Infofaso.net
Rufin Bationo.