Articles Opinion Société

Brigade verte: le calvaire de ces dames

Munies d’un balai et d’une pelle, courbées dans les recoins des voies goudronnées dès l’aube, les battantes de la brigade verte s’évertuent à redonner à la ville son éclat. Trois jours sur sept, elles s’appliquent au balayage et au ramassage d’ordures qui traînent sur les principales voies bitumées de la ville. Cette activité n’est pas sans difficultés. Plusieurs femmes de la brigade verte témoignent du calvaire que leurs font vivre les usagers de la route.

Les femmes de la brigade verte de Ouagadougou expriment leur ras-le-bol vis à vis des comportement que les ouagalais ont à leur égard. Tout récemment en effet, Assétou Balboné une des leurs, a été brutalement fauchée à mort lors d’un accident, la veille du noël passé pendant qu’elle balayait sa rue.

Mamounata Kombéma

Mamounata Combéma membre de la brigade verte depuis trois ans, ne cache pas sa peur depuis cet événement. Du fait que tôt le matin il n’y ait pas assez de circulation, «  les usagers font trop de vitesse et ne considèrent pas qu’il y a des personnes qui s’occupent de la propriété des voies qu’ils empruntent ».

Le même constat est fait chez cette autre femme nommé Alice Natama. Elle a affirmé avoir reçu les crachats des usagers qui ne font pas attention à leurs présences.

En plus des désagréments, le travail est très prenant. « Pendant la saison pluvieuse nous avons plus de travail donc nous commençons à 3h et à partir de 6h30 on a fini. Mais comme nous sommes en saison sèche, il n’y a pas beaucoup de travail, on commence à 5h30 et vers 6h30 c’est fini », poursuit notre Alice qui ne vit pas des merveilles.

Au vu de toutes ces difficultés, les femmes de cette brigade verte s’indignent du fait de n’avoir aucune assurance pour couvrir leurs dépenses en cas d’accident de travail. «On est obligé de puiser dans notre salaire pour les dépenses », a confié Bibata Kiemtoré, la cinquantaine révolue et veuve depuis une quinzaine d’années.

Côté salaire, ce n’est pas non plus la joie. En effet malgré le fait que ce dernier ne soit pas élevé, « souvent on peut faire deux mois sans salaire alors qu’on a des besoins pressants » rebelote Bibata Kiemtoré, mais cette fois ci avec un regard impuissant.

S’adapter aux difficultés pour survivre

Les femmes de la brigade verte sont composées pour la plupart de veuves et des nécessiteuses. Certaines comptent sur ce travail pour survivre le plus décemment possible.

Bibata Kiemtore

D’autres en plus de faire partie de cette association font d’autres activités. C’est le cas de Bibata Kiemtoré comme des centaines d’autres, qui est vendeuse des légumes dans un marché de la ville. « Avec le salaire qu’on a c’est difficile de pouvoir payer la scolarité de nos enfants, on est obligé d’avoir un autre travail pour compléter le manque », a-t-elle indiqué.

De plus «Nous ne sommes pas autorisés à prendre des prêts, notre souhait c’est que la mairie nous aident dans la scolarisation de nos enfants et ensuite ils pourront déduire cela dans nos salaires », a demandé Mamounata Combéma.

Malgré les difficultés rencontrées, ces femmes n’ont d’autre choix que de subir, dans la mesure où avec cet argent elles arrivent à prendre en charge certains besoins minimums de leurs familles.

Alice Natama

 « Pendant la saison pluvieuse nous avons plus de travail … », a témoigné Alice Natama.

Hamidou Ouédraogo usager de la route, dit apprécier le travail de la brigade verte. « Elles sont à encourager car c’e sont elles qui rendent notre ville propre », a-t-il dit. Il a appelé les autres usagers à considérer ces femmes et à cesser les actes inciviques à leurs égards.

Créé en 1996 la brigade verte fonctionne aujourd’hui avec un effectif de 3000 femmes. Dans le but de moderniser cette association, le conseil municipal a décidé le 27 décembre dernier d’accroitre non seulement le nombre mais aussi de la transformer en une entreprise privée. Belle initiative de la part de la commune. Mais est-ce la bonne formule pour améliorer la qualité de travail et de vie de ces dames, quand on sait que les Burkinabè sont en général mauvais payeurs en matière de service ?

Nafisiatou Vebama (Stagiaire)

Infowakat.net

ARTICLES SIMILAIRES

Crise énergétique au Mali : le Niger prêt à livrer 150 millions de litres de gasoil pour pallier la situation

INFOWAKAT

TOENI : DES GENDARMES REPARENT UN MOULIN EN PANNE DEPUIS DES MOIS

INFOWAKAT

Ouagadougou : un camion citerne douteux saisi par la police municipale

INFOWAKAT

RECONQUÊTE DU TERRITOIRE : LE CHEF DE L’ETAT REMET DES VECTEURS AÉRIENS AUX FORCES ARMÉES NATIONALES

INFOWAKAT

Fin Ramadan au Sénégal : l’association sénégalaise pour la promotion de l’astronomie informe sur la visibilité du croissant lunaire

INFOWAKAT

Ghana : A 63 ans il épouse une fille de 12 ans

INFOWAKAT

Laisser un Commentaire

Infowakat

GRATUIT
VOIR