« Les forces de sécurité burkinabé ont apparemment exécuté 31 hommes lors d’une parodie brutale d’opération antiterroriste susceptible de constituer un crime de guerre, et qui risque d’engendrer un nouveau cycle d’atrocités », a déclaré le 20 avril 2020, Corinne Dufka, directrice pour l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch. Ces supposées exécutions se sont déroulées à Djibril le 09 avril 2020.
Selon Human Rights Watch « ces hommes auraient été tués quelques heures à peine après avoir été arrêtés, alors qu’ils n’étaient pas armés, lors d’une opération antiterroriste gouvernementale ».
Les témoins interrogés ont expliqué que, la plupart des membres des forces de sécurité étaient vêtus d’une tenue militaire et d’un gilet pare-balle. D’autres étaient vêtus de noir ou portaient un mélange de tenues militaire et civile. Beaucoup portaient des casques, certains se couvraient le visage de turbans, et la plupart étaient armés d’armes semi-automatiques Des mitrailleuses lourdes étaient montées sur au moins deux véhicules. Les militaires parlaient le français et le mooré, l’une des principales langues du Burkina Faso. Trois personnes ont déclaré en avoir vu quelques militaires équipés de talkies-walkies.
Les habitants ont affirmé avoir été pris pour cible à cause de la proximité de certains islamistes armés autour de Djibo. « Les djihadistes rôdent par ici depuis quelques temps », a relaté l’un d’eux. « C’est comme si nous étions punis pour leur simple présence ».
Toujours selon les habitants, l’incident a été perpétré par des dizaines de membres des forces de sécurité. Les arrestations ont débuté à 10 heures pour s’achever vers 13 h 30. Les victimes ont été interpellées dans plusieurs quartiers ou « secteurs », alors qu’elles étaient en train « d’abreuver leur bétail, de marcher ou étaient assises devant leurs domiciles. Ils ont été placés à bord d’un convoi formé d’une dizaine de véhicules militaires, dont des camionnettes, une voiture blindée et des motos« .
« Les villageois ont déclaré s’être rendus, vers 16 heures, à l’endroit où ils avaient entendu les coups de feu. Ils y ont trouvé les corps de 31 hommes qui avaient été vus pour la dernière fois sous la garde des forces de sécurité. Plusieurs d’entre eux avaient les yeux ou les mains liés. Les habitants ont déclaré qu’aucun n’était armé » ont
« Le gouvernement devrait mettre fin aux violations, enquêter de manière approfondie sur ce terrible incident et adopter une stratégie de lutte antiterroriste respectueuse des droits humains. »
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DK
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