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Burkina/Agriculture : « covid19 nous a totalement appauvri » (Moussa Dagano, producteur)

Covid19 a rendu encore plus vulnérables les producteurs dans les régions du Burkina Faso. C’est le triste constat que font les producteurs et maraîchers réuni au sein du réseau des organisations paysannes pour une synergie d’action au Burkina (ROPSA-B). Selon Jules Zongo, président de l’organisation, cette situation est la conséquence des mesures de restriction édictées par le gouvernement pour contrer la pandémie.

De janvier à juin 2020, le prix du bétail a été pratiquement divisé en trois. Dans la Sissili et le Passoré, la tête de chèvre qui faisait 20 mille FCFA est passée à 3 750 FCFA. Celle du mouton est passée de 35 000 FCFA à 12 500 FCFA et celle d’un bovin est passée de 350 mille FCFA à 100 mille FCFA.

De même, sur la même période les prix de certains céréales et oléagineux comme le mil (sac de 100 kg)  et de sésame par exemple sont respectivement passés de 20 mille FCFA à 17 500 FCFA et de 80 mille FCFA à 32 mille FCFA.

La filière cajou a aussi été frappée. Sur une production de 120 mille tonnes et un chiffre d’affaire attendu de 39,6 milliards FCFA ce sont finalement 90 mille tonnes de qui ont été achetées, et ce à 120 f/Kg alors que le prix planché était de 330 f/kg. Soit une perte de 18,9 milliards de Francs CFA.

Tout cela n’est que la répercussion des mesures prises contre la covid19, notamment la mise en quarantaine des villes touchées. Il y a eu « des pertes énormes de productions agricoles et de revenus pour cause de mévente d’une part, et d’autre part, une spéculation forte sur certaines denrée. En effet, certains produits agricoles que les producteurs ont été contraints de vendre à vil prix,eu égard à la situation difficile, seront revendus par les spéculateurs à des prix exorbitants sur le marché, les rendant ainsi inaccessible aux population » explique Jules Zongo.

« Cette situation nous a appauvrit totalement » regrette Moussa Dagano, PCA de l’association. Ce dernier estime que l’Etat a oublié les producteurs dans la riposte contre la maladie, pourtant ce sont les agriculteurs qui nourrissent les Burkinabè.

Le ROPSA-B propose entre autre dans l’immédiat, de réaliser une enquête sur la distribution des intrants agricoles de cette année, parce que celle-ci serait entachée « d’insuffisances notoires ».

Sur le long terme, le ROPSA-B demande la réduction des taux d’intérêt sur les crédits agricoles car, avec la crise, les créanciers réclament déjà leur dû à certains producteurs incapables de rembourser la dette. Le Ropsa exhorte par ailleurs l’Etat à mettre en place un meilleur système de warantage adapté à chaque spéculation.

Ange L. Jordan MEDA

Infowokat.net

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