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Burkina : « Les hommes forts du moment manipulent les manettes de la justice… », Abraham Badolo de l’ADP

Abraham Badolo, président de l’Alliance pour la Défense de la Patrie (ADP) a dénoncé vendredi 17 novembre 2017 à Ouagadougou, l’immixtion de l’exécutif burkinabè dans les affaires judiciaires. Il a, au cours d’une conférence de presse, indiqué que depuis l’arrivée au pouvoir du Mouvement du peuple pour le Progrès (MPP), les responsables de ce parti « manipulent les manettes de la justice » à leur guise pour faire payer les « prises de positions » de certains leaders d’Organisations de la société civile (OSC) sur certaines actions du gouvernement.

Abraham Badolo président de l’ADP

« La tentative de liquidation des organisations de la société civile par des procès tous azimuts diligentés par le pouvoir en place contre des dealers des OSC ». C’est le sujet qui a motivé la tenue de cette conférence de presse de l’ADP ce jour à Ouagadougou. L’ADP dénonce toute remise en cause des acquis démocratiques du peuple burkinabè.

Après avoir donné raison à l’ex-ministre de la culture, Tahirou Barry qui dit que « le président du Faso Roch Kaboré est en crise d’imagination », le premier responsable de l’ADP a affirmé que le pouvoir actuel peine à apporter des réponses idoines aux problèmes des Burkinabè. Pis, il s’inscrit dans une dynamique de « remise en cause des acquis démocratiques et de libertés fondamentales ». Sur ce point, Abraham Badolo, citant le cas du procès de Safiatou Lopez, présidente d’honneur du Cadre de Concertation des Organisations de la Société Civile (CCNOSC), et de Pascal Zaïda, président du Cadre d’Expression Démocratique (CED), a indiqué que « tout est mis en œuvre dans les labyrinthes obscures du pouvoir en place afin d’éteindre le contre-pouvoir qui constitue une valeur fondamentales dans une véritable démocratie ».

Sur la plainte déposée en justice contre Safiatou Lopez relative à un enregistrement téléphonique avec Idrissa Nogo, les conférenciers ont estimé qu’il s’agit d’une « trouvaille » du pouvoir en place pour faire « payer à dame Lopez ses prises de positions » sur certains faits. Ils ont estimé dans ce sens que depuis l’arrivée du MPP au pouvoir, « les hommes forts du moment manipulent les manettes de la justice afin de lui faire payer ses prises de positions virulentes sur leurs gestions approximatives actuelles de la chose publique ». Ils demandent cependant à la justice de se départir de l’immixtion de l’exécutif dans ses affaires.

Pour l’affaire Zaïda, l’ADP pense que « la phobie du pouvoir en place du débat pluriel a fait de nouvelles victimes » citant ainsi Pascal Zaïda et trois de ses compagnons. Abraham Badolo a indiqué que le procès du président du CED et de ses 3 camarades débuté le 13 novembre 2017 a fini par révéler la « machination en marche ». Il dénonce le « deux poids deux mesures » dans cette affaire car selon lui, il y a des OSC qui ont manifesté sans autorisation, citant dans ce cas le mouvement Réseau dignité.

A l’en croire, les procès-verbaux (PV) établis par la police après l’audition de Pascal Zaïda ont été élaborés en toute « illégalité et à l’absence des avocats de Zaïda et ses camarades ». Le débat de fonds ouvert au procès entre le procureur et les avocats de la défense sur la légalité des PV ont fini par convaincre le juge à prononcer l’illégalité de ces PV.

Déplorant tous ces faits, Abraham Badolo a déduit que les actions qui se passent actuellement au Burkina Faso montrent que Blaise Compaoré n’était pas en réalité le vrai problème. « Ce sont ceux qui l’entouraient et qui sont aujourd’hui aux affaires qui attisaient le feu », a-t-il dit.

Sur les crimes économiques et de sang, le président de l’ADP estime que le président du Faso n’a pas cette volonté de faire justice. Pour lui, tous ceux dont les noms ont été cités dans les dossiers judicaires doivent répondre devant la justice mais, à l’entendre, le président du Faso, pour soustraire certaines personnes de la justice, a nommé ambassadeurs l’ex-chef d’Eta major général des armées, le Général Pingrenoma Zagré et le Chef d’Etat-major de la Gendarmerie, tous deux cités par le général Gilbert Diendéré dans le dossier du putsch. « Il faut que les gens arrêtent de nous prendre pour bêtes », s’est-il insurgé.

L’occasion faisant le larron, les conférenciers ont invité l’actuel Médiateur du Faso, Sara SEREME, autrefois marraine du Réseau dignité, à se départir des actions menées par cette OSC et à se consacrer à son institution qui veut qu’elle agisse en toute impartialité.

Armand Kinda

Infowakat.net

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