Le ministère de la femme a organisé une conférence pour apporter une clarification aux affirmations mentionnées dans le rapport publié par l’ONG OXFAM sur la protection des femmes déplacées internes, ce 19 juin 2020. Le rapport intitulé « les femmes dans la crise, survivantes et héroïnes » fait ressortir les violences sexuelles et physiques que subissent par des femmes déplacées. Pour la ministre, les résultats de cette enquête ne sont pas représentatifs.
Le rapport publié par l’ONG OXFAM révèle que les femmes sont exposées à l’exploitation sexuelle, la prostitution, l’enrôlement au sein des groupes armés.
Pour l’ONG cette étude poursuivait deux objectifs. D’abord, c’est mesurer l’impact de la crise sur les femmes, et leur participation à la construction de la paix. « Suite au besoin émis par les femmes, nous avons formulé des recommandations qui sont d’intensifier le financement pour que ces besoins puissent être pris en compte », indique le représentant directeur Pays OXFAM Burkina, Sosthène Konaté.
Mais selon Marie Laurence Ilboudo, le rapport publié par l’ONG OXFAM ne mentionne pas les acquis importants engrangés par le gouvernement et ses partenaires humanitaires. « Le rapport publié par l’ONG OXFAM relève des atteintes aux droits fondamentaux des femmes qui pourraient occasionner le discrédit dans les sites d’accueil des personnes déplacées internes », dit-elle.
Environ 6 millions de francs CFA on été utilisés pour mener l’étude et la ministre de la femme estime que c’est un budget insuffisant pour mener une telle étude.
OXFAM estime que le rapport ne nie pas les efforts consentis par le gouvernement et les acteurs humanitaires dont ils font partie. « Si des faits désobligeants ont été révélés, l’objectif du rapport n’est pas de vouloir jeter du discrédit sur l’action du gouvernement et des acteurs humanitaires », affirme Sosthène Konaté.
« Les personnes déplacées ont leur site inondé mais les populations aussi ont leur site aussi inondés. Ils sont vulnérables c’est vrai, on a tendance à ne voir que les déplacés internes, et oublier les populations hôtes qui sont les premiers acteurs humanitaires quand les gens viennent chez eux », argue la ministre de la femme.
Néanmoins, OXFAM reconnait que dans toute enquête, il y a des limites. « Il y a déjà l’échantillon qui est petit mais, ce qui est important pour nous, c’est des informations qualitatives qui sont sorties et qui vont permettre d’alerter pour que les actions préventives soient prises au profit de ces femmes ».
OXFAM dit vouloir par l’enquête sonner l’alerte pour une meilleure mobilisation des acteurs. Et cette étude est le début d’investigations que l’organisation souhaite approfondir pour mieux appréhender les plaintes et feedbacks des communautés.
Nafisiatou Vebama
Infowakat.net