Le syndicat national des travailleurs de l’agriculture (SYNATRAG) a dans une déclaration, donné sa lecture de la situation alimentaire que traverse le pays. Le syndicat pointe du doigt « la mauvaise gouvernance exercée sous les différents régimes qui se sont succédés, avec des politiques mal ficelées et non adaptées et souvent imposées », qu’il pense être responsable de la crise alimentaire avec la flambée des prix des produits de première nécessité. Le syndicat pense par ailleurs que « le Burkina ne dispose pas de stock destinés à l’aide alimentaire ».
Pour le syndicat national des travailleurs de l’agriculture, (SYNATRAG) les prix des céréales ont « atteint des prix sans précédent au cours des dix dernières années ». Ils en veuillent pour preuve l’augmentation au double du prix du plat Yoruba de maïs, de sorgho, d’haricot, de mil.
Le syndicat fustige de même l’application de certains programmes, notamment le programme d’ajustement structurel (PAS), sa composante, (PASA) et des documents, « sur la base de la vision du premier responsable du ministère ou des injonctions des institutions de Bretton Woods », qui selon eux n’ont pas apporté un véritable changement dans le domaine de l’agriculture, mais ont plutôt « maintenue le pays dans l’insécurité alimentaire ».
Dans la déclaration, le syndicat accuse de même l’État de n’avoir pas apporté des réponses appropriées aux contraintes naturelles, pédo-climatiques, socioéconomiques, technique liées aux systèmes de production dont le domaine de l’agriculture fait face. « l’État a préféré à travers ces politiques se désengager de ses devoirs d’améliorer les conditions de travail et vie des petits producteurs (…) » lit-on de la déclaration.
« Le Burkina Faso ne dispose pas de stock destiné à l’aide alimentaire » SYNATRAG
De l’instauration de la distribution électronique des intrants agricoles, le syndicat pense que ce n’est pas une méthode appropriée. « L’instauration d’une distribution électronique des intrants agricoles dans un pays où la majorité des producteurs ne savent pas lire et écrire dans aucune langue, et où la majorité des localités n’est pas couverte par les réseaux de téléphonie mobile est synonyme de ‘’ mettre la charrue avant les bœufs’’ et d’une fuite en avant » expliqué le syndicat qui rajoute que les résultats sont très souvent décevant en deçà des attentes.
Dans la liste des défaillances, le SYNATRAG , notifie des failles dans la gestion des stocks de sécurité alimentaire. En effet pour le syndicat, trois stocks doivent être prédéfinis pour la gestion de la crise. « Le stock d’urgence pour réduire la vulnérabilité des consommateurs, face aux rupture d’approvisionnement, le stock régulateur pour stabiliser les prix et le stock destiné à l’aide alimentaire ». Sur ce point, le SYNATRAG pense que « le Burkina Faso ne dispose pas de stock destiné à l’aide alimentaire ».
Au vue de ce qui précède, le SYNATRAG attire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la crise alimentaire en interpellant le gouvernement de transition à réagir à temps pour « faciliter la disponibilité, l’accessibilité et la qualité des denrées alimentaires au plan national ; définir une politique agricole assortie d’une vision prospective ; relever la quantité du stock de sécurité alimentaire » a égrené le SYNATRAG qui lance un appel pour la libération de leur collègue détenu par les HANI.
PJ : DÉCLARATION DU SYNATRAG
NBK
Infowakat.net
