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Burkina : quand des députés votent sans conviction

Le code électoral modifié a été adopté par les députés à l’Assemblée nationale. Sur 120 députés, ce sont 107 qui ont voté pour, et une bonne partie l’a fait par dépit. Ces derniers disent avoir voté pour sauvegarder l’union nationale. Néanmoins, ils craignent la survenue de crises post-électorales au cas où le vote devrait être validé sur la base des suffrages exprimés par une minorité.

Le projet de loi de modification de la loi N° 014-2001/AN du 3 juillet 2001 portant Code électoral, concerne Treize articles et un paragraphe. Pour résumer, le nouveau code électoral prévoit qu’en cas de force majeure ou de circonstances exceptionnelles empêchant d’organiser les scrutins sur une partie du territoire, les élections seront validées sur la base des résultats des bureaux de vote ayant ouvert. C’est de là que vient la crainte des députés. Y compris au sein même des députés qui roulent pour le pouvoir en place.

Anselme Somé, député du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) de la province du Ioba, a voté « Oui », mais « ce n’est pas un oui qui reflète mon intime et profonde conviction et la conscience claire et lucide de mes responsabilités, puisque ce document est la résultante d’un consensus de la classe politique » a t’il dit, l’air plutôt résigné.

« Si la classe politique s’est accordée sur ce document, que peut faire le député qui, sous nos tropiques, est embastillé comme un cheval de Troie par un parti politique ? Il ne peut que voter oui. Monsieur le ministre (de l’administration territoriale), pensez-vous que dans de telles circonstances, les élections peuvent consolider le vivre-ensemble déjà mis à rude épreuve par le terrorisme dans notre pays ? » s’est interrogé Anselme Somé.

Et au ministre Siméon Sawadogo de répondre que ” l’adoption de la loi portant modification du code électoral est loin d’empiéter sur le bon déroulement des élections (…) “elle vient permettre aux Burkinabè de disposer d’un instrument juridique pour protéger les élections à venir et d’aller normalement aux urnes“.

Selon lui, l’essentiel est qu’il y ai eu « consensus » autour de ce projet de modification.

L’article 68 modifié

L’autre modification apportée à ce code fut celle de l’article 68 du Code électoral interdisant toute couverture médiatique des activités politiques durant les trois mois avant l’ouverture officielle de la campagne électorale. Désormais, ce délais passe à un mois avant le début de la campagne.

Ce point avait cristallisé la classe politique. L’opposition criait déjà à des violations de l’ancienne version de la loi par le parti au pouvoir. Selon l’opposition, le parti au pouvoir opérait des campagnes déguisées couvertes par la presse, au moment où les partis de l’opposition s’interdisaient le recours aux médias.

De son côté, le pouvoir estimait être dans son droit, car devant sacrifier au principe de la redevabilité, et que c’était une coïncidence que cet exercice tombait sous la période de blackout.

Nous avions dans un précédent écrit déploré le fait que l’article 68 soit devenu un énième point de discorde entre les chapelles politiciennes. Espérons qu’avec cette nouvelle donne, les chiens-chiens iront faire ba-balle ailleurs.

Nafisiatou VEBAMA

Infowakat.net

 

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1 commentaire

cheikh 29 août 2020 at 19 h 58 min

Mais à quoi vous attendiez’vous donc, de la part de ces députés frustrés, par le rejet de leurs propositions de report des élections législatives? N’y a-t-il pas confusion pour eux ici ,de se retrouver juges et parties à la fois?

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