Le 05 janvier 2020, le Burkina Faso enregistrait un nouveau cas de poliovirus dans le district de Ouargaye. Cela faisait trois ans que le pays n’avait plus eu de cas de polio. Face à cette situation, le ministère de la santé estime impérieux de mener des actions de communication pour rappeler la nécessité de la vaccination, qui est le seul moyen de prévention de la poliomyélite. Les hommes et femmes de médias ont donc été formés, ce 16 juin 2020, à cet effet pour être les relais auprès de la population, afin de lever les mythes qui se construisent autour du vaccin.
Le virus de la polio se propage d’une personne à une autre, par les contacts des mains, les selles, l’eau et aliments contaminés. 98% des cas de poliomyélite passent inaperçus. La poliomyélite touche principalement les enfants de moins de 05 ans, surtout lorsqu’ils ne sont pas complètement vaccinés. C’est une maladie très contagieuse.
Pour Marcelin Nimpa, coordonnateur polio à l’OMS, lorsqu’on a un cas qui fait une paralysie, il y a déjà près de 200 cas autour qui sont en train de se transmettre. On peut donc parler d’épidémie. « Si vous ne faites rien, vous allez vers une méga épidémie », dit-il.
Initialement localisé dans un seul district sanitaire qui totalise 02 cas, des mesures comme le renforcement de la surveillance de la poliomyélite ont été prises sur l’ensemble du territoire afin de détecter à temps tout cas et empêcher sa propagation sur le territoire burkinabé. Ce qui a permis l’identification de cinq autres cas dans les districts sanitaires de Bittou, Bogodogo et Kaya.
Selon Issa Ouédraogo, directeur de la prévention par la vaccination, « tous les Burkinabé doivent être informés et tout un chacun doit contribuer à faire identifier le plus rapidement possible les paralysies flasques aigues afin que des ripostes puissent être organisées en cas de confirmation de la maladie ».
Une campagne de vaccination en vue
Il n’y a pas de traitement spécifique pour les cas de poliomyélite, seul la vaccination est le moyen le plus sûr pour prévenir l’infection au sein des populations.
« Les vaccins sont disponibles dans toutes les formations sanitaires publiques et privées. Chaque mère doit faire en sorte que son enfant puisse être correctement et complètement vacciné contre la poliomyélite », indique Issa Ouédraogo.
L’implication des communautés est alors nécessaire pour aider à déceler les cas de poliovirus. « Les populations doivent être au premier rang de la surveillance communautaire des cas de paralysie d’un ou de plusieurs membres de survenue brutale chez tout enfant de moins de 15 ans mais, également dans les éventuels campagnes de vaccination de riposte », ajoute le directeur de la prévention par la vaccination.
Le round 2 de la vaccination se fera du 03 au 06 juillet 2020 et concernera le district sanitaire de Bogodogo, Kaya et Ouargaye. Près de 150 enfants sont visés dans le district sanitaire de Kaya et Ouargaye.
Nafisiatou VEBAMA
Infowaka.net
