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Burkina : Tanwalboulgou, la tristement célèbre

Tanwalboulgou. Un mot, un nom, devenue tristement célèbre depuis quelques semaines, avec la mort de 12 civils qui étaient détenus dans une cellule de la gendarmerie alors qu’ils y étaient en garde à vu. Ce n’est pas la première fois que des civils meurent dans des locaux de forces de l’ordre, après interpellation. Mais le problème dans cette dernière affaire est que ces décès surviennent dans un contexte sécuritaire fragile, où les militaires sont soupçonnés de bavures, et dans lequel la communauté peule se sent systématiquement assimilée au terrorisme.

Après l’épisode (qui n’est pas encore terminé) des 11 morts dans une cellule de la police, voici maintenant 12 autres morts dans une autre cellule, mais de gendarmerie, à Tanwalboulgou. Les premiers avaient été interpellés pour trafic illicite de drogue, les derniers étaient soupçonnés d’être des terroristes.

Ce qui a fait tilt dans l’esprit collectif concernant cette dernière affaire, ce sont les discordances, entre les propos de certaines sources sécuritaires, qui évoquent la « piste d’une asphyxie sévère » et ceux des familles des défunts qui parle plutôt d’abattage par balle.

Les salves de condamnations ont comme à l’accoutumée fusé. Celle du président du Faso était la plus attendue. Et celui-ci a annoncé que « les décisions seront prises sans état d’âme ». Soit. Une enquête avait déjà été amorcée selon le procureur du Faso à Fada dès le 13 mai 2020.

Contradictions…

Pendant que des parents de ces défunts présumés terroristes parlent de balle dans les têtes, le procureur dit le contraire. Trois témoins qui étaient avec les 12, ont déclaré que leurs compagnons d’infortunes n’ont pas été tués par balle. Comment donc expliquer le sang constaté sur les corps, dont parlent les parents de victimes ? A ce stade de l’enquête, les réponses à cette question sont impossibles.

Le Collectif contre l’impunité et Ia stigmatisation des communautés (CISC) tout comme les clients de notre Kiosque restent sceptiques. L’un sur la véracité des résultats de l’enquête. Les autres sur l’aboutissement finale de la procédure.

La justice burkinabè a ici une énième opportunité pour montrer patte blanche, afin de montrer aux Burkinabè qu’elle est vraiment ce qu’elle déclare être, et non pas ce que le temps et les circonstances ont laissé voir/croire sur elle.

Ange L. Jordan MEDA
Infowakat.net

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