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Burkina : Yirgou, Nafona, et Orodara … où et quand la prochaine étape ?

Incivisme routier, fiscale, corruption, et insécurité. Voici là autant de maux qui minent de plus en plus notre société burkinabè. Des gangrènes contre lesquelles l’on se bat depuis des années. Et comme si cela ne suffisait pas à donner du fil à retordre à notre cher pays, voilà que les Burkinabè eux-mêmes commencent à s’entre tuer. Voilà que des hommes jadis intègres ôtent la vie à leurs défenseurs. Voilà que de jeunes burkinabè, qui sont censés être la relève, des jeunes qui se plaignent des comportements de leurs dirigeants, s’en prennent eux-mêmes aux forces de sécurité qui ont juré sur leur vie d’assurer la protection et le maintien de l’ordre dans notre pays.

Pour quelles raisons exactement ces actes sont commis? Nous cherchons tous à comprendre. Mais au-delà de quelque justificatif que e soit, les motivations valent-elles vraiment le coup ?  Queneni.

Mais quand des élèves ont le courage d’aller en grève en portant des cagoules comme s’ils étaient dans un de ces célèbres jeux vidéo dont nous tairons le nom ;

Lorsque des Burkinabè qui prétendent aimer leur pays s’en prennent aux symboles et aux représentants de ce même pays ;

Lorsque des individus s’organisent en milice armée et défient les forces de défense et de sécurité légales et légitimes ; pire quand ces individus se permettent de passer de maison en maison pour des supposées enquêtes tout en violentant les occupants de ces maisons ;

Quand des Burkinabè sont capables en toute âme et conscience d’égorger ou te tirer à bout portant sur leurs voisins, il y a de quoi s’inquiéter. C’est à se demander si l’on vit dans un nouveau pays  à l’intérieur du Burkina Faso : un pays « 2 en 1 ».

Tout porte à croire que les Burkinabè se sentent tout à coup « supers hommes » depuis l’insurrection de 2014. Des mouvements d’humeur intempestifs, nous sommes passés à un tout autre niveau : celui de la bassesse.

Certains acteurs de la société civile voient en ces douloureux événements, la manifestation pure et simple d’un malaise sociale qui trouve son origine dans les agissements honteux et scandaleux des hauts dignitaires sensés servir le peuple.

De son côté le système semble faire fi de sa part de responsabilité dans la gestion de la cité surtout sur les questions liées au vivre ensemble.

 » Ha! moi je me cherche »

Le plus effrayant dans notre contexte, c’est le silence et l’inaction des gens qui ont les prérogatives et l’habilitation pour agir et réagir en conséquence à afin de ramener le calme.

Le Burkina vient de voir son gouvernement démissionner pour des raisons que l’on ignore encore. Est-ce une forme d’aveux d’impuissance ou une fuite de responsabilité comme l’a fait le gouverneur romain Pilate ? La question reste posée. Personne ne jette la pierre sur qui que ce soit mais posons-nous encore d’autres questions : cette démission ne traduit-elle pas celle de tous les Burkinabè au niveau individuel sur la gestion de la cité? Et si tous démissionnaient de leurs responsabilités vis-à-vis de leurs parents, amis, voisins, collègues et parents à plaisanterie, bref de leur prochain ? Qui ou que restera t’il de notre pays ?

« Les portes de l’enfer vont s’ouvrir sur le Burkina » disait le frère Lauren Bado. Et bien il faut croire que l’enfer pointe déjà le bout de ses flammes. Mais ô combien brûlantes sont-elles déjà !

Nous avons tous intérêt à ce que les rancunes et les désirs de vengeance s’en aillent des cœurs. Aujourd’hui le dialogue social et la réconciliation nationale sont les phrases qui se lisent sur toutes les lèvres. Mais pour que cela soient une réalité, il faudrait que l’on sache la vérité sur le « pourquoi du comment ». Il faudrait que l’on sache qui a fait quoi et pourquoi afin de faire justice.

Il y a quelques années le terrorisme n’était pas une question d’actualité pour notre pays. Mais aujourd’hui, nous en savons beaucoup plus sur le phénomène que certains pays voisins. De même ce qui s’est passé à Nafona, à Yirgou et à Orodara regarde tous les Burkinabè.

Il nous incombe de prendre les rênes du présent et de l’avenir de notre pays, chacun selon son pouvoir et ses prérogatives. Car comme le disait Norbert Zongo, si l’on n’y prend garde « ce qui va tous nous tuer c’est l’expression : ha, je me cherche » et si « votre problème c’est de ne pas avoir de problèmes, les problèmes viendront chez vous et ils vont vous mettre dehors ».

Ange L. Jordan MEDA

Infowakat.net

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