Comme il fallait s’y attendre, la diplomatie française a réaménagé sa vision de la carte sécuritaire du Burkina Faso. Et comme l’on pouvait l’imaginer, les zones rouges (à éviter) se sont élargies. Cette nouvelle carte du Burkina vue par la France ne plait pas au Burkinabè. Les anti-impérialistes y voient une tentative de sabotage de l’ancienne métropole, d’autres par contre pensent qu’il s’agit d’une action légitime de la part des gaulois.
En 2018, les zones à risque étaient celles frontalières du Mali, la frontière du Niger au nord de Dori, la province de la Kantchari, le Nord, l’Est, la ligne Ouagadougou Fada-Ngourma et Pama.
Sur la carte mise à jour, les frontières qu’a le Burkina Faso avec le Mali, le Niger, le Bénin et le Togo, la région du sahel, celle de l’Est et 14 provinces du Burkina, sont fortement déconseillées aux français vivants au Burkina Faso ou qui désirent venir chez les Hommes Intègres.
En 2018 et 2019, ces mesures ont été prises sur la base d’éléments fournis par l’administration Burkinabè, notamment l’instauration des couvres feux dans les régions et provinces, et surtout sur la base des zones concernées par l’Etat d’urgence décrété en décembre 2018 et prorogé en juin dernier pour encore six mois.
Tout comme l’Etat burkinabè, la France a le devoir de protéger ses citoyens où qu’ils soient.
Pour les anti français, tout le rouge qui figure sur la nouvelle carte est une tentative de sabotage de l’économie et du tourisme du Faso. C’est l’idée qu’avancent les internautes mécontents, de ce qu’ils voient comme une nouvelle forme de manœuvre impérialiste contre le Faso.
Le contexte est d’autant plus compliqué car de plus en plus, la France n’a plus vraiment bonne presse au près d’une partie des populations burkinabè et malienne. De nombreux acteurs de la société civile décrient la présence militaire française dans ces deux pays, estimant que Barkhane n’apporte pas concrètement de solution au problème du terrorisme dans la zone sahélienne.
Ange L. Jordan MEDA
Infowakat.net