Le Burkina Faso a commémoré ce lundi 31 octobre 2016, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et le putsch manqué du 16 septembre 2015. Occasion pour les Burkinabè de se rappeler le sacrifice des hommes et des femmes tombés pour la patrie. Marche, allocutions, recueillement, tels étaient les temps forts.
Voilà deux ans que la rue a contraint le régime de Blaise Compaoré vers la sortie. Obtenu au sacrifice de nombreux hommes et femmes, le Burkina a tenu a commémorer cet évènement significatif de son histoire, à travers une cérémonie officielle, lundi 31 octobre 2016.
Tout a commencé par une marche. En effet, la population sortie pour saluer la mémoire des victimes de l’insurrection populaire et du putsch manqué s’est ébranlée de la Place de la révolution jusqu’aux devantures de l’ancienne Assemblée nationale. Là, elle a observé une minute de silence pour le repos des âmes des disparus. Il marquait alors 9h30 mns sur les horloges.
Lorsque le ministre en charge de l’administration territoriale, a rappelé les identités des disparus, c’est un émoi qui envahit le public. Tour à tour, Simon Compaoré a cité d’abord les victimes de l’insurrection populaire, puis ceux du coup d’Etat manqué. Chaque nom est accompagné des cris « justice » du public, comme pour rappeler son impatience quant au traitement judiciaire des dossiers.
Un devoir de mémoire
Selon Simon Compaoré, la cérémonie commémorative répond à un besoin d’introspection sur certains évènements de la vie du Burkina. Pour lui, l’insurrection populaire et la résistance au putsch ont marqué l’engagement des burkinabè, au prix du sacrifice suprême, à s’opposer à la dictature et témoigne de leur attachement a la dignité et au progrès social. Egalement, le ministre de l’administration territoriale, a indiqué qu’il s’agit d’une occasion pour créer l’union sacré entre tous les burkinabè autour de la démocratie et de la liberté retrouvé. C’est pourquoi, il s’est félicité du consensus trouvé avec tous les acteurs pour une célébration harmonisée de l’évènement. « La mémoire de nos martyrs constitue un trésor commun à tous, appartement à tous les burkinabè », a-t-il signifié.
Pour Simon Compaoré, la commémoration ne doit pas occulté le droit des victimes à la vérité. « Parce que c’est ensemble que nous avons fait bouger les lignes en octobre 2014, que nous avons fait échouer le putsch du 16 septembre 2015, c’est ensemble que nous allons faire bouger les lignes pour que la justice soit rendue », a-t-il exhorté. Son avis est partagé par le représentant des familles des victimes. Tout en saluant les mesures d’accompagnement du gouvernement, Frank Sia a appelé à la manifestation de la vérité. « Nous demandons que les innocents soient affranchis, que les coupables soient punis et que réparation soit faites », a-t-il lancé à l’endroit du pouvoir judicaire.
Nouroudine Lenoble LOUGUE
infowakat.net
