Dans le conférence de presse organisée par le Chef de Fil de l’Opposition (CFOP) ce lundi 30 mai 2016 à Ouagadougou, il a été révélé des cas de corruptions électorales pendant les municipalités du 22 mai dernier occasionnant plus de 11.000 conseillers au compte du MPP contre 6.000 pour l’opposition réunie et ce sur un total de 19.000 post de conseillers à pourvoir.
L’opposition burkinabé réunie ce lundi a souligné divers cas de corruptions avant, pendant et après les élections municipales du 22 mai dernier. A en croire Me Gilbert Noel Ouédraogo, le président de l’Assemblée nationale, Salif Diallo, aurait « offert 100 sacs de riz avec un chèque de 5.500.000fCFA aux populations d’un village dans le Yatenga ». Dans la nuit du samedi 21 mai, « des leaders et militants du MPP ont distribué des billets de banque aux citoyens pour les corrompre », a-t-il ajouté. De ce constat, « Je voudrais affirmer et réaffirmer que c’est une pratique du MPP », a lancé Victorien Tougma, membre du CFOP. A Tenkodogo, « la pluie de billets de banque est tombée au point de noyer la population » a affirmé Gilbert Noel Ouédraogo. « Dans les environnements que nous avons, la seule chose qui peut nous faire perdre l’électorat, c’est la corruption », a déploré Zéphirin Diabré. Ainsi, pense-t-il que « la démocratie ce n’est pas se faire acheter » mais plutôt « suivre les même idéaux et programmes de projet d’un parti ». « Notre démocratie prend de l’âge mais ne murit pas », s’est indigné Achille Tapsoba/CDP.
Du silence des OSC face à certains faits sensibles
L’opposition s’indigne de ces cas de corruption ignorés par les Organisations de la Société Civile (OSC), qui selon Zéphirin Diabré « ces OSC étaient au paravent sensibles à des cas moins graves que ceux-ci ». Malheureusement, « on assiste à un endormissement des OSC dont certaines ne sont hélas soit compromises, soient inféodées au nouveau régime », a-t-il déploré. Cependant, l’opposition lance un appel aux OSC « sincères non compromises» pour qu’elles reprennent leur rôle traditionnel de vigie pour surveiller la gouvernance nationale car « il va de l’avenir de notre démocratie », à laisser entendre Rasmané Ouédraogo/NAFA. A Gaoua, a souligné Achille Tapsoba, « des véhicules de l’action sociale déposant des vivres au siège du MPP » ont été saisies par la Gendarmerie de la localité.
Justice pour les crimes économiques et de sang impunis
Sur le plan de la justice, l’opposition s’indigne des procédures bâclées et des lenteurs suspectes qui entachent actuellement « notre justice ». « S’il y a une institution qui n’a pas encore fait son insurrection au Burkina Faso, c’est bien la justice », a déploré Victorien Tougma. A en croire Zéphirin Diabré, l’opposition entreprendra toutes les actions à interpeller le parti au pouvoir sur certain faits. Cependant, l’opposition lance un appel au gouvernement pour qu’il mette en place les conditions pour que le procès des prisonniers incarcérés dans le cadre du putsch se tienne le plus rapidement possible « afin que chacun puisse dire sa part de vérité et que justice soit faite ».
Armand Kinda
Infowakat.net