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Coup d’Etat militaire au Burkina Faso : Jusqu’à quand le retour à l’ordre constitutionnel ?

Depuis le mercredi 16 septembre, le général Gilbert Diendéré et ses acolytes du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) se sont emparés de l’exécutif et ont mis en place le fameux ‘’Conseil National de la Démocratie’’. Ils (les putschistes) estiment que la transition a dévié de ses objectifs. Mais que revendiquent-ils réellement ? Pourront-ils tenir aussi longtemps face aux pressions qui fusent de toutes parts ? Les médiateurs parviendront-ils à adopter un consensus ?
 
Plongé dans un chaos généralisé depuis le 16 septembre dernier, suite au putsch perpétré par le Régiment de Sécurité Présidentiel (RSP), le Burkina figure ces derniers temps parmi les pays les plus instables du continent, voire du monde. Dépêchés à Ouagadougou, par la CEDEAO, pour tenter de calmer la situation, les chefs d’Etat Sénégalais et Béninois (Macky Sall et Yayi Boni) arrivent difficilement à trouver la formule magique pour concilier les différents protagonistes. Les négociations peinent à aboutir à un consensus entre l’armée, les responsables politiques et la société civile. Depuis l’arrivée des médiateurs, les rencontres de concertation nocturnes et diurnes se sont multipliées avec tous les  acteurs de la vie politique burkinabè. Il y a lieu de noter que le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré OUEDRAOGO et le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest Mohamed Ibn CHAMBAS, ont également été conviés aux discussions.
 
Pendant combien de temps Gilbert Diendéré peut-il tenir ?
 
Visiblement le ’’putschiste en chef’’ ne semble pas maitriser son volant. Il peine non seulement à contenir le mouvement de foule qui se revigorent partout dans les grandes villes du pays, mais également il n’a pas le soutien de toute l’armée nationale comme annoncé auparavant. Dans un communiqué rendu public le samedi 19 septembre dernier, le chef d’Etat-major des armées, Pingrenoma ZAGRE, a condamné le coup de force du RSP qui a freiné la bonne marche de la transition, et occasionné de nombreuses pertes en vies humaines. « Dans le contexte national actuel, Je condamne fermement tous les actes de violences à l’encontre des populations, et j’invite tous les militaires à garder à l’esprit qu’ils doivent exécuter leurs missions avec professionnalisme », a déclaré le général ZAGRE. De son côté, la communauté internationale, dans son ensemble, condamne fermement ce coup de force. L’Union Africaine, à travers le conseil de Paix et de Sécurité, demande à la junte militaire de restituer le pouvoir. C’est également ce qu’exige Ban-Ki Moon, secrétaire général de l’ONU, dans de plus brefs délais ! 
 
Un consensus est-il envisageable ?
 
Les points de discussions ne semblent pas faire l’unanimité. Du côté de la société civile, la population reste campée sur sa position : restitution du pouvoir transitoire, conservation des décisions du conseil constitutionnel, dissolution du RSP et séparation de l’armée de la vie politique, etc. « Notre position n’a pas bougé d’un iota », a assuré maître KAM, porte-parole du balai Citoyen. Toute chose que le camp putschiste voit d’un mauvais œil. Gilbert Diendéré et ses hommes négocient une amnistie ainsi que l’inclusion de l’ex-majorité avant l’organisation des élections. Les élections, si elles auront lieu, devraient être repoussées d’un mois, c’est-à-dire en novembre prochain. Pendant ce temps, le président béninois Boni Yayi reste optimiste. Pour lui,  « une bonne nouvelle pour le Burkina » devrait être annoncée très prochainement. Le président sénégalais Macky Sall, quant à lui, émet quelques doutes. Il a par ailleurs annoncé qu' « un nouveau sommet extraordinaire de la CEDEAO serait convoqué en urgence ». Une déclaration qui suscite des interrogations quand on sait qu’il avait, dès son arrivée à Ouagadougou, affirmé que « les problèmes sont complexes ».    
 
Encore un bain de sang au Faso !
 
Selon des sources hospitalières, une dizaine de personnes sont tombées sous les rafales de la garde prétorienne. Et plus d’une bonne centaine, ayant échappé à thanatos, croupissent actuellement sur les lits du Centre Hospitalier Yalgado Ouédraogo (CHU/YO). Alors que les victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 réclament toujours justice, d’autres agissements victimaires viennent encore alourdir le dossier. 
 
Noufou OUEDRAOGO
infofaso.net

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