L’organisation démocratique de la Jeunesse (ODJ) du Burkina Faso organise des journées de solidarité avec les luttes des peuples d’Afrique. A l’occasion, il est organisé un colloque internationale bâti autour du thème, « problématiques des accords de coopération et de développement de l’Afrique ». Ce colloque sera le lieu d’échange et de partage d’expériences. Plusieurs personnalités ont été invitées pour agrémenter les différentes communications qui feront le menu dudit colloque. L’ouverture des travaux du colloque s’est faite ce vendredi 2 décembre 2016 à Ouagadougou.

« Plus de 50 ans après les indépendances formelles, la plupart des pays africains ploie toujours sous le poids de la pauvreté, les maladies, les guerres civiles réactionnaires, bref la misère noire », s’est indigné Ouiry Sanou, Trésorier de l’ODJ. Pour lui, la situation délétère que vit l’Afrique est la résultante d’une domination étrangère tant sur le plan économique que militaire, scientifique et culturel, etc. et ce depuis fort longtemps. « La domination des pays africains est maintenue par des accords qui permettent aux puissances d’organiser le pillage et l’exploitation des peuples africains », a-t-il martelé. Qu’à cela ne tienne, l’ODJ invite tous les peuples d’Afrique à lutter pour se débarrasser des chaines de la domination qui les tiennent captifs depuis la colonisation. A en croire Ouiry Sanou, l’indépendance que vivent les peuples africains n’en est véritablement pas une. « Le colon blanc se fait remplacer par le colon noire qui sort un ensemble de commis à qui il transmet les ordres et les mécanismes d’exploitation à tous les niveaux », a-t-il déploré. De ce fait, pense-t-il que sans une indépendance véritable et sans une capacité endogène et décidée de ce que les peuples africains pourront faire, l’Afrique peinera toujours à se développer.
L’origine des différentes luttes de la jeunesse africaine
« La jeunesse africaine est une jeunesse combative », a reconnu Ouiry Sanou. Il a estimé que s’il y a une prolifération des luttes des jeunes dans plusieurs pays d’Afrique, il n’en demeure pas moins que ces luttes soient la réponse au climat délétère dans lequel vivent les peuples africains. Il est donc important, selon Ouiri Sanou, que la jeunesse unisse ses forces avec les peuples en lutte pour un changement fondamental. Ce colloque s’organise pour répondre aux différentes questions qui ont suscité ces luttes dans les différents pays d’Afrique car les différentes communications qui en découleront poseront les bases d’une vraie solidarité et d’une solide organisation pour contribuer efficacement à la lutte émancipatrice pour l’indépendance véritable des Etats africains.
« Notre franc ne nous appartient pas…»
En ce concerne le francs CFA, l’ODJ exige que l’on mette les dispositions nécessaires pour permettre aux peuples africains qui utilisent le FCFA de se délester de cette monnaie car elle n’enverra de nulle part un vrai développement pour les pays concernés. « Notre franc ne nous appartient pas. L’on est arrimé à la banque de France », a-t-il déploré. « Nous ne savons pas comment nous sommes gérés », a-t-il ajouté. Pour lui, il est anormal de concéder qu’un Etat moderne ignore la quantité de la somme à produire au bénéfice de ses populations. Cependant, l’ODJ exige que l’on puisse gérer de façon convenable la production du franc au bénéfice des populations.
« Le FCFA est une monnaie qui maintient la dépendance des pays africains par rapport à la France… »
Pour Jacques PARIS, représentant de l’entente internationale des travailleurs et militant syndical en France, « le FCFA est une monnaie coloniale qui maintient la dépendance des pays d’Afrique par rapport à la France et à la zone EURO et qui est un obstacle fondamental à son développement et une remise en cause de sa souveraineté ».
Ces journées se veulent donc une journée de solidarité avec les jeunes d’Afrique et de partage d’information sur la domination du continent africain afin d’élever le niveau politique pour mieux contribuer à cette lutte salvatrice et émancipatrice des peuples d’Afrique. A ce colloque, des imminentes personnalités du Burkina Faso et des structures amies s’entretiendront avec les participants sur la domination culturelle et scientifique ; les bases et les interventions militaires en Afrique ; la question du FCFA ainsi que la Jeunesse et les luttes d’émancipation en Afrique.
Armand Kinda
Infowakat.net