L’OIF, en partenariat avec l’Assemblée nationale, a commandité un audit sur la cyber législation. L’atelier de restitution dudit audit s’est tenu ce 6 mars à l’Assemblée nationale.
Selon Emmanuel Adjovi, représentant la Secrétaire générale de l’OIF, « le Burkina Faso est un paradis numérique pour les cyber-délinquants » en ce sens qu’il manque un certain nombre de « règles juridiques et de lois en matière de prévention et de répression des infractions en ligne ». Poursuivant, il explique que le cadre juridique actuel au Burkina n’est pas propice au développement numérique « parce qu’il y a tellement de vide ». Pis, prévient-il, la situation va s’aggraver avec le déploiement de la fibre optique. Ainsi est-il primordial de « repenser totalement la législation parce qu’il ne sert à rien d’investir dans la fibre optique sans se préoccuper du développement d’une économie numérique locale ». Toutefois, il ne s’agit pas de « tropicaliser les solutions juridiques conçues ailleurs pour d’autres sociétés », insiste Emmanuel Adjovi. Il s’agit plutôt de proposer des situations adaptées à la réalité. Pour ce faire, « nous avons un expert de la légistique ou science des lois » qui connait bien la démarche, rassure-t-il. Pour lui, l’attente envers l’Assemblée est simple : « Il s’agit pour les députés de s’approprier cet instrument ». Plus explicitement, ils doivent comprendre les enjeux de l’économie numérique. Car loin d’être une mode, c’est une transformation fondamentale et radicale, une révolution de nos vies, la société et l’économie. D’où l’intérêt de l’audit pour voir « comment le Burkina peut profiter de cette économie et les députés doivent s’engager dans ce processus ».
Adja Sanon, ministre du Développement de l’économie numérique et des postes, abonde dans le même sens. En effet, explique-t-elle, « il s’agit de voir si l’arsenal juridique est propice au développement de l’économie numérique. » Si tel n’est pas le cas, c’est qu’il y a nécessité d’adopter des textes supplémentaires pour « encadrer et protéger les intérêts de tous ces acteurs de l’écosystème TIC » ainsi que les utilisateurs. Quant à l’audit, elle assure que tous les acteurs y ont participé. Par ailleurs, la ministre salue la tenue de l’atelier. Car pour elle, il était nécessaire, notamment à un moment où les réseaux sociaux constituent la première source d’information et de désinformation.
Arthur Zongo
infowakat.net