Sans surprise Eddie COMBOÏGO a donc été porté à la tête du Congrès pour la démocratie et le progrès, CDP. Ainsi en ont décidé les militants et militantes à l’issue de leur congrès électif du weekend dernier à Ouagadougou.
Imposé à la tête du parti en 2015 en pleine Transition et par la toute-puissance de ses mandants d’alors, le couple DIENDERE, Fatoumata et Gilbert, l’homme d’affaires n’aura pas eu la tâche facile au cours de son mandat précédent.
Contesté jusqu’à la caricature pour son inexpérience et son inculture politique supposée, il aura connu la fuite et l’exil avant d’être arrêté puis écroué à son retour au pays avant que la Justice ne décide finalement de le blanchir des accusations qui pesaient sur lui dans l’affaire du coup d’Etat manqué de 2015.
Toutefois son élection quasiment dans un mouchoir de poche, montre l’étendue de la division qui règne en interne. Entre notamment l’ancienne et la jeune garde. Entre les militants de la première heure et ceux présentés comme étant de la 25e heure.
C’est cette même division qui avait acté la mise à l’écart lors du congrès de mars 2012 de plusieurs cadres et dinosaures du parti, parmi lesquels Roch Marc Christian KABORE, Salif DIALLO et Simon COMPAORE, sur fond d’OPA hostile menée par l’ex-FEDAP-BC et pilotée par François COMPAORE, le frère cadet et ancien conseiller de l’ex-Président.
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Mais que l’on ne s’y trompe pas. Le fait qu’un candidat à la présidence du parti, prétendument adoubé par Blaise COMPAORE, en la personne de Boureima BADINI, ne parvienne pas à ses fins, ne signifie en aucune manière une quelconque perte d’influence de la part de l’homme du 15 octobre 1987, sur cette formation politique, le CDP, créé en 1996 par ses soins et façonné à sa guise jusqu’à son départ du pouvoir en octobre 2014.
Certes le fait d’avoir pu enregistrer plusieurs candidatures autour du poste tant convoité contrairement aux vieilles habitudes de parachutage, montre qu’il y a effectivement un léger appel d’air. Mais il reste de l’ordre du symbolique.
Cela pourrait être aussi le signe d’une volonté du père fondateur de laisser une marge de manœuvre aux siens, sans pour autant s’effacer. Car dans l’ombre, COMPAORE reste la figure tutélaire, et certains l’ont bien fait savoir au cours du congrès qui vient de s’achever. Obligeant par la même occasion les éventuels amnésiques à se ressaisir.
Jules SIMON
infowakat.net