Ceci est une déclaration du SYNATEB suite aux difficultés rencontrées par les enseignants dans l’exercice de leur fonction.
Camarades militantes et militants,
Sympathisantes et sympathisants,
Le système éducatif burkinabè vit une des périodes les plus critiques de son histoire. En effet, depuis le pouvoir de la quatrième république, la gestion du système éducatif a atteint un seuil critique et a fini par convaincre le monde de l’éducation de la démission des gouvernants. Les dirigeants de la transition n’ont pu faire mieux et se sont illustrés dans une gestion approximative des questions essentielles.
Aujourd’hui encore, au moment où le gouvernement THIEBA est censé tirer les enseignements des échecs au MENA, nous assistons au déni de la fonction enseignante et à la remise en cause des engagements déjà pris.
Camarades militants et militantes,
C’est dans un contexte marqué par les attaques de tous genres, les coupures abusives de salaire pour fait de grève, la remise en cause des acquis des travailleurs, la confiscation des libertés syndicales et la division des travailleurs par le gouvernement de Paul Kaba THIEBA que les travailleurs peinent à entrer dans leurs droits.
L’illustration parfaite de la remise en cause des acquis essentiels est la situation vécue par la coordination régionale SYNATEB des Hauts-Bassins. En effet, après une lutte légale et légitime sur les affectations arbitraires dans la localité en 2016, les militants de cette coordination ont connu des coupures abusives pour fait de grève. Après saisine de l’ex Ministre en charge du MENA, un comité tripartite a été mis en place avec un rapport transmis à celui-ci.
Comme pour conforter le Bureau National dans son analyse première qui était que le MENA s’est engagé à déstabiliser le SYNATEB en optant de liquider une de ses grandes coordinations, les conclusions du rapport du comité n’ont reçu aucun traitement malgré les multiples interpellations.
Tout en félicitant la direction et les militants des Hauts-Bassins pour la gestion responsable de la lutte, nous interpelons les autorités actuelles du MENA pour la résolution définitive de ce dossier afin d’éviter des conflits inutiles de travail.
Aussi, la session de l’examen du CEP 2017 a connu des difficultés quant au paiement des indemnités des examinateurs et correcteurs. En effet, l’application du protocole d’accord entre le MENA et la Coordination Nationale des Syndicats de l’Education(CNSE) sur l’organisation des examens n’a pas été effective, mettant à mal le déroulement de l’examen avec un reliquat des indemnités des épreuves orales et sportives jusque-là non payé dans certaines régions.
Pourtant, engagement ferme a été pris par les autorités d’antan afin que le reliquat soit versé à qui de droit dès la fin de la session. Depuis lors, plus rien malgré nos démarches pacifiques auprès des nouvelles autorités. En tout état de cause, elles seront tenues pour responsables de toute nouvelle tournure que cette situation prendrait.
En outre, pour l’encadrement des stagiaires des Ecoles Nationales des Enseignants du Primaire (ENEP) et Ecoles Privées de Formation des Enseignants du Primaire (EPFEP), les engagements pris depuis 2011 peinent à être une réalité. En attendant l’augmentation et la prise en charge des frais servis aux maîtres conseillers comme indemnité libellée sur le bulletin de salaire des enseignants concernés, on constate le non-paiement de ceux-ci. Depuis octobre 2017, seule la prise en charge de deux mois a été servie en janvier 2018 avec la promesse de rattraper le mois de décembre dans la paie du second trimestre. Nous nous acheminons vers la fin du stage pratique prévue pour fin mai sans qu’aucun frais ne soit versé aux enseignants.
Camarades militantes et militants,
Le SYNATEB, condamne avec la dernière énergie le non-respect de l’engagement du MENA à servir à bonne date les frais d’encadrement aux maîtres conseillers.
Par conséquent, le SYNATEB face à l’histoire, met en garde les responsables du MENA contre tout sabotage de la formation initiale et exige le paiement sans délais des frais d’encadrement des stagiaires dans les écoles d’application.
Il lance un appel à la mobilisation de tous les travailleurs de l’éducation de base et invite les directeurs des écoles d’application et les Chefs de Circonscription d’Education de Base (CCEB) à garder par dévers eux les fiches de notation des stagiaires jusqu‘au paiement intégral des prises en charge des mois de décembre 2017 à mai 2018.
Par ailleurs, le Bureau national tient à informer l’ensemble des militants que les questions liées à la mise en œuvre du protocole d’accord de la CNSE sont gérées par celle-ci, qui sans doute communiquera sur son niveau d’avancement. Il vous invite à vous tenir prêts pour toute action éventuelle que commanderait l’évolution de la situation.
Tous unis et mobilisés, nous vaincrons !
Vive le SYNATEB !
Pour le Bureau national
Le secrétaire Général
François de Salle YAMEOGO