Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’enseignant (JME) célébré chaque année le 5 octobre, les organisations syndicales de l’éducation ont animé une conférence de presse à Ouagadougou. Cette rencontre a permis aux syndicats de l’éducation d’échanger avec les hommes de médias sur les difficultés auxquels ils sont confrontés, et par la même occasion, interpeller le gouvernement.
« La responsabilité de l’autorité politique dans la faillite de l’école burkinabè », c’est sous ce thème qu’a été célébrée la Journée mondiale de l’enseignement (JME), ce mercredi 5 octobre 2016 à Ouagadougou. Cette journée a pour but de sensibiliser à l’importance et au rôle des enseignants dans le système éducatif, tout en examinant la qualité du travail des formateurs.
C’est dans le contexte donc de cette journée que les organisations syndicales de l’éducation ont rencontré la presse. A en croire François de Salles Yaméogo, coordinateur de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation, depuis l’entrée du Burkina dans le cycle des Programmes d’ajustement structurels : « le système éducatif du pays a amorcé une descente aux enfers qui ne semble pas prendre fin ».
De ce fait, il a reconnu que même s’il y’a eu des progrès concernant l’accès à l’éducation des enfants, des reculs considérables ont été constatés.
En ce sens, il a cité la suppression des centaines aides (bourses et internats) aux élèves, la baisse de la qualité de l’enseignement, l’insuffisance ou l’absence d’infrastructures et d’équipements pédagogiques et les traitements salariaux et moraux extrêmement dévalorisants.
Parmi les reculs enregistrés par le système éducatif burkinabè, François de Salles Yaméogo a également dénoncé le développement exponentiel de l’enseignement privé.
A l’en croire, la situation chaotique que vit le secteur éducatif burkinabè est la conséquence du désengagement de l’Etat des secteurs sociaux, dont celui de l’éducation, marqué par un budget de se situant autour de 16%. A l’écouter, ce budget est insignifiant au regard du fait que les infrastructures physiques et les personnels sont les plus importants dans le dispositif matériel et les ressources humaines de l’Etat.
« Les 16% du budget alloués à un secteur aussi étendu est une négation claire du statut de priorité nationale dont il est pompeusement affublé par la loi d’orientation de l’éducation ainsi que dans les discours officiels », a regretté François de Salles Yaméogo.
Tout en espérant que les autorités compétentes saisiront leur message, le coordinateur de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation a fait savoir qu’ils ne cesseront de lutter pour un meilleur devenir du secteur de l’éducation burkinabè.
Nadège Compaoré
Infowakat.net