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Elections 2020 : « nous ne sommes pas là pour jouer » (Nassira Sanfo)

AbdouNasira Sanfo, enseignant, marié, père de quatre enfants, membre d’aucun parti politique, veut se présenter aux élections présidentielles de novembre 2020. Infowakat a reçu le candidat aux allures d’outsider. AbdouNasira Sanfo, est convaincu que les problèmes du Burkina tourne autour de sa classe politique désuète, et des ressentiments populaires. Augmenter le budget à 07 mille milliards de francs CFA, supprimer l’IUTS, négocier avec les terroristes pour retrouver l’intégrité du territoire et inculquer l’amour du prochain dès le bas âge aux élèves, sont entre autres les solutions que propose le candidat qui annonce par ailleurs son investiture très prochainement. « Nous ne sommes pas là pour jouer » dit-il. L’intégral de l’entretien in extenso. 

 


IW : Bonjour M. SANFO, vous avez annoncé officiellement votre candidature, mais est-ce que les Burkinabé vous connaissent vraiment ?

NS : ok merci beaucoup. Bonjour M. Somé, bonjour chers internautes. Vous me posez la question de savoir si les burkinabè me connaissent je crois que je ne peux pas répondre à la question par oui ou non. Tout ce que je peux faire est d’espérer que les Burkinabè, même s’ils ne me connaissent pas, l’essentielle est qu’ils me connaîtront.

IW : Qu’est-ce qui vous motive à compétir à cette élection ?

NS : Si nous avons choisi de mettre un pied dans la politique, c’est au regard de ce que nous avons pu voir durant pratiquement ces dernières années. Nous pouvons dire que l’évolution politique du pays va mal et nous espérons à notre manière en tant que citoyen participer à un changement, pour que le peuple burkinabè puisse vraiment enfin trouver satisfaction, la résolution de leur sources d’inspiration.

IW : quelles sont vos états de services  qui vous emmènent à penser que vous êtes l’homme de la situation ?

NS : bon nous avons travaillé sur le terrain en tant qu’enseignant durant un quart de siècle pour donner à nos populations des éléments qui vont donner du sens à l’avenir de cette nation à savoir former les élites de demain, encadrer nos populations à la base et leur donner le nécessaire, les outiller pour qu’ils se prennent en charge. Donc c’est un travail que nous menons depuis longtemps et il n’y a rien de neuf par rapport à une gouvernance pour moi.

IW : Le Burkina Faso est victime d’attaque terroriste, quelle est votre vision et qu’est-ce qui vous différencie des autres candidats en terme d’approche, et de résolution de ce problème ?

NS : pour ce qui est de la gestion de cette crise sécuritaire, nous proposons de mettre sur pied une stratégie qui comprend au moins trois étapes, et pour nous si c’était fait depuis 2016, aujourd’hui le peuple n’aurait plus à subir ce que nous sommes en train de vivre.

Cette stratégie consiste en un premier moment à sécuriser la population. Cette sécurisation est un processus qui demande vraiment de l’engagement et de la volonté de la part de l’Etat, pour que cette population soit mise en sécurité. Une fois que la population est sécurisé, nous allons procéder à une négociation avec ceux qui nous attaquent et dans cette négociation, soit on parvient à des accords, soit on trouve d’autres issus pour rétablir l’intégrité du territoire. Suite à cela, nous allons procéder à une sécurisation du territoire. Ce sont les trois étapes que nous trouvons nécessaire, nous ne pouvons pas passer autrement pas en tout cas la guerre tel que nous voyons.

IW : vous pensez qu’on peut négocier avec ceux qui nous attaque ? C’est possible ?

NS : je crois que même si aujourd’hui on refuse de négocier, on va finir par négocier. Dans la vie quel qu’en soit les moyens dont nous disposons, il faut forcément négocier

IW : Le budget du Burkina est d’à peu près deux mille milliards, qu’est-ce que vous proposez de mieux, par rapport à ce qui est proposé depuis cinq ans ?

NS : par rapport à ce que nous avons, comme budget, nous allons travailler à rehausser ce budget d’abord en travaillant à l’interne pour une bonne gestion des recettes fiscales.

Ensuite nous allons voir avec de nouveaux partenaires, des partenaires sûrs qui nous aiment et qui vraiment sont pour le développement de nos populations, s’ils sont prêts à nous accompagner nous seront vraiment disposés à aller, pas avec leurs conditions mais les nôtres, parce que nous ne sommes plus pour l’endettement nous voulons vraiment nous séparer de ce rythme historique.

Au regard du programme nous aurons approximativement un budget qui va avoisiner les sept mille milliards, pour les ambitions que nous projetons. De manière globale c’est ce que nous espérons porter comme budget.

IW : comment comptez-vous mobiliser les cinq milles milliards supplémentaires ?

NS : au niveau interne la gestion de la fiscalité n’est pas au rendez-vous il y a des rapports qui nous signalent même près de deux milles milliards de recettes fiscales qui auraient pu vraiment être collectés. Nous avons remarqué que pendant cette crise, les accords entre gouvernement et les partenaires sociaux qui auraient pu arriver à une très bonne collecte, n’ont pas permis un bon recouvrement.

Nous n’allons pas aller dans le même sens que le gouvernement actuel. Nous allons travailler à rassurer les travailleurs pour que ensemble nous puissions construire ce Burkina parce que nous n’avons pas pour ambition de nous isoler dans cette gestion mais d’associer les partenaires pour qu’ensemble nous puissions redémarrer pour un Burkina nouveau.

IW : En tant qu’enseignant, que pensez vous de la situation actuelle de l’éducation, du système éducatif au Burkina et vous apporterez quoi de mieux ?

NS : d’abord il faut reconnaître que ce que nous vivons comme difficulté, c’est premièrement une question de vision, de système.

Nous allons revoir le système éducatif, qui va réorganiser les finalités de  l’éducation à chaque étape.

Par exemple à la maternelle, nous allons travailler à inculquer, à asseoir l’amour dans le cœur des enfants, qui vont grandir avec cet amour, vis-à-vis de leur camarades, de leurs enseignants,  de leur parents, de la nation. C’est un élément centrale.

L’ éducation à la bonne citoyenneté commence par là et ensuite au niveau primaire nous allons travailler à ce que le système redevienne un système où les langues seront maîtrisées à partir du primaire. Toutes les langues utilisées comme langues d’enseignement doivent être maîtrisées.

On ne saurait mettre à l’écart les langues locales, qui sont les véritables sources de notre culture. Donc nous allons beaucoup mettre l’accent à ce niveau là et accompagner de l’éveil.

L’éveil dans les matières fondamentales, en calcul, en mathématiques, pour qu’ils développent plus cette logique de raisonnement mathématique, avant de passer au niveau post primaire.

Nous voulons former des gens capables de produire à leur sortie au bout de quatre années de post primaire à savoir le Bepc; que celui qui quitte ce niveau-là soit capable de travailler, d’aller s’auto employer. Parce que souvent il arrive que nous ayons des diplômés qui ne peuvent absolument rien faire.

Au niveau du second cycle, nous allons beaucoup mettre l’accent sur la formation administrative pour que le sortant soit capable d’intervenir dans n’importe quel service administratif, qu’il connaisse le pays, l’administration publique de manière générale et cela nous permet de gagner en ressources humaines, sans forcément aller à des écoles de formation.

Au supérieur l’accent sera mis sur l’excellence dans tous les domaines. Nous voulons produire maintenant nous ne voulons plus être des consommateurs de ce qui vient de l’extérieur.

IW : est-ce que le système éducatif tel que vous le percevez aujourd’hui est performant à votre avis ? Quelle note vous lui donnerez en tant qu’enseignant sur dix à peu près ?

NS : Ce n’est pas un système efficace dans la mesure où vous voyez que ça produit plus de chômeurs que de travailleurs, ça nous crée beaucoup de déperdition. S’il faut lui affecter une note, à la limite je dirai que c’est une note moyenne, très moyenne… 5/10. Du moment où nous arrivons à jongler et avec l’espoir qu’avec notre arrivée, il y aura encore un coup de fouet qui va permettre d’aller plus vite.

IW : et la santé qu’est-ce que vous entrevoyez comme pistes de solutions ?

NS : Nous allons travailler en synergie avec les partenaires sociaux pour que comme c’est eux qui connaissent très bien la maison, qu’ils puissent mettre le pays en sécurité sanitaire. Je suis sûr et certain que ce sont les responsables qui aiment le travail et ils vont s’y mettre. Nous sommes vraiment fiers d’avoir ces compétences, des burkinabés vraiment engagés et nous allons travailler à ce qu’ils soient encore plus motivés. Comme dans l’enseignement, nous souhaitons affecter à chacun de ces agents là au moins une prime d’encouragement chaque année au moins d’un million par agent. Nous espérons que même si ça ne résout pas tous nos problèmes, que ça puisse encourager les uns et les autres à éviter d’être soudoyer, de tomber dans des besoins qui les empêchent de travailler

IW : il y a la masse salariale au niveau de la fonction publique qui est devenu un objet de débat, vous pensez qu’ on peut trouver des alternatives ?

NS : je crois qu’il y a un rapport évident entre ce que nous investissons et ce que nous récoltons comme résultats. Si vous refusez d’investir, naturellement vous n’allez pas récolter le succès. Donc je ne vois pas de mal à motiver les agents. C’est eux qui produisent et plus on encourage un agent, plus il donnera le meilleur de lui-même.

IW : vous reviendrai sur l’IUTS ou le conserverez-vous tel que vous l’avez trouvé ?

NS : je dis nous seront mains dans la main avec les partenaires sociaux.

IW : c’est-à-dire ?

NS : nous allons travailler avec eux, pour que cette histoire de fronde s’arrête parce que ce qu’ils réclament, c’est fondé.

IW : donc vous supprimerez l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités ?

NS : oui ce que les syndicats ont demandé nous irons dans ce sens

IW : l’application de l’IUTS sur les salariés du privé sera supprimée ?

NS : nous allons travailler à aller dans ce sens là pour que nous puissions vraiment avoir des résultats.

IW : globalement quelle est votre positionnement en tant que candidat ? Vous êtes libéral, communiste, socialiste ? Vous êtes à gauche ? A droite ? Au centre ? Quelle est votre positionnement ?

NS : les dénominations historiques qu’on nous a enseignées, nous ne rentrons pas dans ces positionnements. Mais nous pouvons tout simplement dire que nous allons vers une gestion des affaires publiques par le peuple et pour le peuple.

IW : on sait qu’une élection présidentielle se gagne rarement seul, quelles sont vos soutients au sein de la classe politique et de la société civile ?

NS : nous avons les burkinabés sincères, des burkinabés qui aiment cette patrie intègre, qui vraiment aspirent à un changement, à un Burkina meilleur qui sont disposés à nous accompagner et au soir des élections, leur expression va montrer de quoi ils sont capables.

IW : Est-ce que vous pensez pouvoir disposer de la majorité au parlement au soir du 22 novembre 2020 pour gouverner ?

NS : Nous allons travailler à ce que ceux qui viendront à l’assemblée soit des Burkinabé intègres, des compatriotes qui savent ce qu’ils veulent. La question des consignes dans les parties, ça ne marchera pas avec nous, nous allons travailler à ce que les citoyens qui seront représentés par les députés à l’assemblée, que ces députés soient effectivement des hommes sincères, honnêtes qui savent ce qu’ils veulent.

IW : Que pensez vous du « lingua » des députés ?

NS : c’était de la manipulation politicienne si on veut aller dans ce sens parce que les mêmes qui ont soulevé la question, qui ont fait la proposition ensuite se sont trahis. Ça montre combien on a affaire à des gens qui rigolent, qui ne prennent pas le peuple au sérieux. Donc pour nous, ça ne pouvait pas passer parce que le peuple les suit et il ne permettra pas une fois de plus à ceux qui ont jouer avec l’avenir du peuple pendant des décennies de continuer.

IW : si vous êtes élus président quelles seront vos priorités ?

NS : d’emblée dans l’immédiat une fois que nous serons élus inch’Allah, nous allons automatiquement engager le système de retour à la paix en travaillant à recadrer ce qui est en train de se faire.

La manière dont le système sécuritaire est géré, nous allons revoir, nous allons faire en tout cas retourner nos éléments nous allons procéder comme je l’ai dit aux trois étapes de la sécurisation du territoire. Nous espérons qu’ au plus tard en 2022 on entendra plus parler d’insécurité au Burkina.

Ensuite nous allons enclencher avec mise en route de la communalisation. 2021 est une année électorale pour les élus locaux et nous allons commencer à préparer les populations à ce processus. Nous espérons aux termes de ces élections municipales parvenir à doter chaque commune du nécessaire pour commencer une nouvelle expérience et nous avons beaucoup foie à ça. Et troisièmement c’est comme je l’ai dit le système éducatif qui est urgent, qu’on va engager automatiquement dès 2021 et nous espérons également parvenir à mobiliser les acteurs ainsi que les partenaires pour que ce domaine-là ne soit plus un cauchemar pour les populations.

IW : quelle est selon vous l’étendu de votre victoire au soir du 22 novembre ? Vous situez votre score à peu près combien ?

NS : (rire) vous voulez que je propose des chiffres ? Bon je ne peux pas inventer quelque chose de l’avenir. Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve mais espérons quand même l’extrême majorité, une grande majorité à la fin de ces élections-là ceux qui pensent aux « toukguili » je pense qu’ils ont effectivement raison il y’aura effectivement le « toukguili » il n’y a pas de second tour.

IW : en votre faveur ?

NS : oui bien sûr.

IW : comment allez vous reconstruire le tissu social ?

NS : bon vous savez la crise que nous vivons est une crise consécutive à la crise politique. Si ceux qui sont censés nous donner l’exemple ne s’entendent pas, se mettent en guerre, étant donné que ce sont des électeurs qui les suivent on peut facilement se retrouver avec une guerre par transposition aux niveau de ces populations.

Nous espérons les ramener à l’ombre sous l’arbre à palabre où ils vont aller s’entendre parce que tous ceux qui se sont mis d’accord pour gérer jusqu’en 2014 et ensuite, se sont dispersés pour des intérêts individuels, pour compléter leur CV.

Ces gens là ne peuvent pas réconcilier les burkinabés puisque c’est à travers leurs propres comportement que le peuple a subi. Donc on se dit que ce changement-là est d’abord un changement qui va envoyer tous ces acteurs dépassés à aller s’entendre avant de revenir.

Pendant ce temps, nous allons rassurer la population qui en a besoin, et à travers tous les projets que nous allons proposer, (projets axés autour de la paix sociale), les populations vont se tolérer et s’accepter.

Nous allons briser ces iniquités à travers le territoire et si nous prenons par exemple le cas des logements vous voyez que rien que le logement c’est un véritable couac, un problème qu’il faut gérer. Si chacun est là il souffre dans son fort intérieur parce qu’il n’a pas d’espoir pour l’avenir, naturellement cela aggrave une fois de plus la crise que nous vivons.

IW : que répondez-vous à ceux qui disent que vous êtes juste là pour prendre la subvention de la campagne et puis disparaître après les élections ?

NS :  moi je ne suis pas un vulgaire citoyen. Ceux qui me connaissent savent, cette affaire pécuniaire moi ça ne m’intéresse pas. Nous avons foie à ce que nous sommes en train de dire. Pour quelqu’un qui est là pour jouer il ne va pas prendre son temps à initier un programme, à s’engager et à mobiliser. Vous savez ceux qui sont prêts pour le changement aujourd’hui, moi je ne peux pas flatter ces gens-là et je profite dire s’il y a des individus qui se croient malins et capables de quelque moyen que ce soit de nous barrer injustement la route, il seront appelés à disparaître si toute fois ils engageaient quelque comportement que ce soit parce que nous ne sommes pas là pour jouer et nous sommes surs et certains que inch’Allah le peuple burkinabé comprend le message et va réagir en fonction de cela.

IW : vous avez déjà les vingt millions pour la caution ?

NS : ah oui ! le problème ne se pose pas.

IW : on sait qu’une campagne coûte cher en terme de couverture sur le territoire, vous êtes déjà prêt pour la bataille électorale?

NS : pour ce qui est d’une campagne réussie nous ne doutons pas, nous vous disons seulement, au soir des élections, inch’Allah le peuple burkinabé va montrer que vraiment il n’est pas avec ceux qu’il a vu depuis longtemps jusqu’en 2020.

IW : un dernier mot ?

NS : en conclusion je vais au nom de toute l’équipe qui m’accompagne remercier infowakat et demander à Dieu de donner longue vie à ce média en ligne et vous encourager à aller toujours dans ce sens parce que c’est grâce aux médias que nous arrivons à participer activement à l’éducation de nos compatriotes. Nous en tant qu’enseignants, nous appelons les communicateurs comme vous comme des collègues parce que nous avons les même missions, nous avons les mêmes objectifs donc un grand merci à vous.

Et je vais profiter également de votre antenne pour saluer le monde musulman qui est  en train de préparer activement leur fête d’Aid El Kebir, un moment intense où vraiment il y a les enjeux à travers ces 10 premiers jours, où les uns et les autres se mettent vraiment à la tâche pour réussir ce paris-là. Donc je leur souhaite une excellente fête de tabaski. Pour terminer j’invite tout compatriote que vous soyez hommes de tenue ou civil à être assez vigilant parce que même à cinq mois des élections il y’a des gens qui vont vouloir quitter le pays pour ce qu’ils ont commis comme méfaits, donc je demande à ce que les gens soient vigilants.

IW : vous pensez à qui ?

NS : nous ne voulons plus des mandats d’arrêts internationaux, nous voulons que tout se passe selon les règles de l’art. Qu’ils restent et soient jugés pour ce qu’ils ont pu commettre. Voilà, c’est le dernier mot et je souhaite, que Dieu nous montre paisiblement ces élections et que Dieu fasse triompher la victoire, du moins la vérité, merci beaucoup.

Juvénal SOME

Infowakat.net

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