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Engagement, action collective et mouvements sociaux en Afrique | Pr Mahamadé Savadogo

6 mai 20187 mai 2018

Pr. Mahamadé Savadogo est professeur à l’Université de Ouagadougou au Burkina Faso et directeur de l’Ecole doctorale des Lettres, Sciences humaines et Communication.

Il enseigne la philosophie morale et politique et l’histoire de la philosophie moderne et contemporaine. Il est coordonnateur du mouvement du manifeste pour la liberté. Directeur de publication de la revue « Le cahier philosophique d’Afrique », Pr. Mahamadé Savadogo est auteur de plusieurs ouvrages aux éditions L’Harmattan et aux Presses Universitaires de Namur, dont « Penser l’Engagement », « La philosophie de l’action collective » et « La parole et la cité ».

Dans cet entretien accordé à Thinking Africa, le philosophe burkinabè relève la pertinence de la philosophie dans la société aujourd’hui, développe sa réflexion sur l’engagement et ses implications politiques, interroge les formes de l’action collective et explique pour les insurrections portées par les mouvements sociaux ne débouchent pas nécessairement sur une révolution, comme l’atteste le cas du Burkina Faso.

Quelques verbatims extraits de l’interview

Sur le lien entre pensée et engagement

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’y a pas de séparation, entre l’engagement d’un côté, et la pensée, de l’autre. La pensée elle-même répond à une quête qui correspond à une forme d’engagement. Donc, toute pensée aussi théorique, aussi spéculative, puisse-t-elle apparaître, peut conduire à un prolongement pratique aussi bien sur le terrain de l’éthique que celui de la politique.

Sur l’engagement fondamental

L’engagement fondamental concerne notre vision de l’existence et il met en jeu la conviction que la vie mérite d’être vécue. Si vous considérez que la vie, dans son ensemble, est absurde et ne mérite pas qu’on s’y attache, évidemment, toutes les autres préoccupations deviennent secondaires. L’engagement fondamental nous permet d’avoir une vision positive qui consiste en ceci que l’expérience des échecs et des malheurs ne nous enlève pas, au bout du compte, l’envie de nous attacher à la vie.

Sur l’engagement ordinaire

L’engagement ordinaire concerne l’adhésion à une cause particulière, qui peut être politique, sociale, sportive, culturelle.

Sur le rôle de la parole philosophique dans la société

Tous les grands philosophes que nous connaissons, notamment tous ceux qui se sont intéressés à la politique, se sont aussi interrogés sur la manière de contribuer à l’évolution de leur société soit à travers le soutien à ce que j’appelle l’action politique institutionnalisée, soit au contraire, à travers l’adhésion à ce que j’appelle, les formes contestataires de la politique.

Sur les organisations de la société civile

La profusion des organisations de la société civile est aussi le signe que l’Etat ne parvient pas lui-même à répondre à sa propre vocation dans les différentes sphères de la vie sociale. C’est cette incapacité à répondre à sa propre vocation qui, en retour, encourage l’émergence et l’action des organisations de la société civile.

Sur les limites de l’insurrection de 2014 au Burkina Faso

La leçon principale de l’insurrection de 2014 au Burkina est que les mouvements sociaux ont conduit à des changements, mais ces changements sont limités. Nous avons eu un changement d’hommes politiques à la tête du Burkina, mais nous n’avons pas eu un changement de système politique et social dans son ensemble. En d’autres termes, nous avons eu une insurrection populaire, certes, mais nous n’avons pas eu de révolution. Il ne faut pas croire que les mouvements sociaux, en eux-mêmes, peuvent conduire à une transformation radicale de la société.

Sur la révolution

Pour qu’il y ait révolution, il faut qu’il y ait un accompagnement des mouvements sociaux, par un mouvement politique au sens clair. Il faut que la volonté de changer de société se répande dans la société d’une manière générale, au-delà de la lutte contre un individu ou une mesure…

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2 commentaires

Sama François 6 mai 2018 at 18 h 50 min

Salut, excusez moi pour la. Remarque
Il faut dire que l’article est digne de respect mais concernant Mahamade Savadogo de l’université de ouaga 1 Pr Joseph ki Zéro, il n’est pas De mais Pr depuis des années.
Merci et pour un souci de rigueur, cela mérite d’être corrigé.

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Ky alain 7 mai 2018 at 8 h 32 min

Il est Pr agrégé depuis plus de 15 ans

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