Les résultats de l’enrôlement sur le fichier électorale des Burkinabè de l’extérieur ont été une « étonnante surprise » avait déclaré Newton Hamed Barry, président de la commission électorale nationale et indépendante le 21 janvier dernier. En France, où près de neuf mille Burkinabè résident, seulement 263 ont été enrôlés sur le fichier électoral. Une situation qui inquiète Benjamin Zoumba, délégué du Conseil supérieur des Burkinabè de l’extérieur (CSBE), qui réside en région parisienne. . Dans une interview accordée à Infowakat.net, ce dernier a fait remarquer que le principal problème est que Paris est le seul centre d’enrôlement.
Iw : comment l’enrôlement s’est fait dans votre zone?
BZ : Tous les Burkinabè de France doivent se déplacer uniquement sur Paris notamment à l’Ambassade de Paris qui abrite les bureaux d’enrôlement.
Iw : pourquoi à votre avis le nombre d’enrôlés est faible?
BZ : Plusieurs raisons, sans chercher à situer les responsabilités. D’abord, de manière générale, le vote des diasporas connaît un faible engouement. Donc un invariant mondial des diasporas.
Ensuite, une offre politique actuelle manquerait d’attrait. Les compatriotes ne semblent pas entrevoir une alternative politique crédible.
De plus, les conditions du processus d’enrôlement ne sont pas adaptées aux réalités des diasporas: absence de décentralisation vers les régions des bureaux d’enrôlement, une complexité de documents de votation, une implication relativement faible des leaders de la diaspora.
Enfin, des raisons contextuelles : la France et la région parisienne particulièrement est très handicapée en termes de mobilité depuis le 05 décembre à cause des grèves sur la reforme des retraites. Les transports sont fortement et historiquement perturbés, empêchant et décourageant les déplacements. Ces multiples facteurs entravent sensiblement la mobilisation des compatriotes à s’enrôler.
Iw : Qu’est ce que la communauté compte faire pour le relever le nombre ?
B.Z : La communauté avec ses leaders notamment les Responsables politiques et d’associations, et des Délégués au CSBE ont engagé une initiative pour collectivement remobiliser et voir la possibilité de faciliter les déplacements et l’enrôlement les compatriotes, particulièrement ceux qui sont en régions. Un communiqué signé par l’ensemble de ces acteurs a été publié à cet effet, car ce n’est dans l’intérêt de personne qu’il y’ait peu d’enrôlés. Ce que les enrôlés de leur droit ultérieurement, c’est autre chose qui relèvera plus des politiques. Au stade actuel, nous sommes tous concernés. Et c’est pour cela qu’on sonne la mobilisation.