Dans la ville de Ouagadougou et environnants, il est quasi fréquent de rencontrer des restaurants et des points de vente de repas dont l’attiéké aussi appelé « garba ». Cependant, la plupart du temps, ce sont des activités menées principalement par des femmes. Amadou Sangaré, jeune étudiant en fin de formation a décidé de faire barrière à ce « principe » en entreprenant dans ce domaine d’activité. Armé de courage et de détermination, Amadou a ouvert son restaurant dans la ville de Ouagadougou, avec un accent mis sur la vente du « Garba chaud » ; une entreprise dont il affirme être satisfait.
L’attiéké ou encore le garba est un plat beaucoup prisé par les Burkinabè, mais aussi la diaspora. Fort de ce constat, Amadou Sangaré décide de créer son restaurant dont l’un des principaux menus est le « garba » bien chaud avec du poisson thon.
Né en Côte d’Ivoire, Amadou y passe son enfance. Déjà jeune, celui-ci affirme avoir eu un attachement pour les activités mettant en valeur l’effort physique humaine ; tout aussi animé d’une ambition d’être un « Big Boss » il se donnera les moyens de sa politique.
Ayant alors observé qu’en Côte d’Ivoire la vente de l’attiéké est en majorité une activité des hommes dans ce pays, il décide de se lancer dans ce domaine une fois arrivé au Burkina.
En effet, venu au pays des hommes intègres dans le cadre de ses études, Amadou Sangaré constatant que certains Ivoiriens et des Burkinabè ayant obtenu le baccalauréat en Côte d’Ivoire, et venus au Burkina dans le cadre des études se retrouvent dépaysés dans l’aspect culinaire du fait du manque de ce met et la recherche des saveurs d’antan, vont l’amener à mûrir l’idée d’entreprendre dans ce domaine.
Étant alors en première année, il commence à élaborer un plan d’affaire, qu’il va mettre en pause en attendant d’avoir un financement. Plus tard, lorsqu’il obtient sa maîtrise en économie, gestion des entreprises et des organisations, Amadou Sangaré va alors concrétiser son plan d’affaire.
La satisfaction du client, son maître-mot !
Le jeune entrepreneur confie s’être investis dans son projet avec un apport financier personnel de 50% en plus du soutien financier dont il a su bénéficier du programme d’aide à l’entrepreneuriat des jeunes. Ce qui lui a permis de démarrer ses activités.
Le restaurant a été officiellement ouvert en 2017 ; en trois années d’existence, il offre 10 emplois permanents, avec un accent sur le respect du quota genre. Ce sont ainsi six femmes contre quatre hommes et quatre autres employés non-permanents, qui eux, assurent la livraison des mets aux clients, qui sont à son service. Des innovations ont été apportées par Amadou Sangaré dans son activité, et de ses dires, l’innovation majeure, c’est « la bonne qualité à moindre coût ».
Il justifie cela par le prix accessible du poisson thon qui accompagne l’attiéké qui est à un coût abordable dans son restaurant, par rapport aux autres. « Le poisson thon est un poisson qui est beaucoup cher, même en Côte d’Ivoire comme ici, et j’ai opté pour ma politique à moi d’avoir ce poisson encore plus moins cher pour mes clients, et qu’avec un faible revenu de 300 FCFA, qu’on puisse avoir un poisson thon ici au Burkina Faso ». Toute chose qu’il a justifiée par la complexité pour les étudiants d’avoir des moyens conséquents pour bien manger. Ses potentiels clients sont notamment la diaspora des Burkinabè venus de la Côte d’Ivoire mais aussi les ivoiriens venus au Burkina Faso pour les etudes.
Ce dernier dit être satisfait de son métier, car il en vit bien et arrive à satisfaire ses clients à travers la qualité du travail, une autre facette des missions de « Garba Chaud ».
Le jeune entrepreneur ne fait pas fi cependant des difficultés qu’il rencontre dans l’exercice de ses fonctions. Des difficultés qui, de ses propos sont liées à la cherté des coûts d’électricité, les limites des moyens financiers qui ne favorisent pas de réaliser l’ensemble des ambitions, ainsi que la difficulté de la gestion du personnel.
Malgré toutes ces difficultés, il affirme ne pas baisser les bras et invite les jeunes qui désirent entreprendre à s’armer de courage et de patience, car il faut de la patience avant de pouvoir jouir de son activité. Il annonce en substance l’avènement d’autres innovations pour les prochaines années.
Alex SOME
Infowakat.net & Entreprendreaufaso.com