Les agents du ministère des finances de l’économie et du développement observent un mouvement d’humeur en suspendant leurs participations à plusieurs activités relevant de leur compétence jusqu’à nouvelle ordre. Nous avons rencontré un agent des impôts qui a bien voulu nous donner son avis sur la question sous anonymat.
Depuis quelques temps l’ambiance au service « est morose, le travail est ralenti et la motivation n’y est pas. C’est le stricte minimum » déclare notre interlocuteur.
« C’est une situation déplorable parce que nous pensons que le fond commun tel qu’il était administré jusqu’à présent nécessitait une réforme. Les montants augmentaient de façon exponentielle. Il y avait donc la nécessité de reformer cela pour pouvoir contenir l’augmentation des montants, pour que ce soit soutenable et que le budget puisse continuer à payer ces fonds communs » poursuit-il.
Cependant « nous sommes conscients qu’il y avait un problème et la solution qui a été apportée ne nous parait pas être la bonne car elle est trop brutale et ne donne pas de mesures d’accompagnement ». En réalité c’est la « brutalité et son impact sur le vécu quotidien des agents qui posent problème ». Le fond commun était « finalement devenu un acquis, ça fait partie du revenu des agents et si du jour au lendemain votre revenu chute de plus de la moitié, c’est votre organisation, votre fonctionnement et vos perspectives qui sont remis en cause. C’est difficile. S’il y avait eu une petite baisse ou des baisses progressives, les gens pouvaient peut être s’adapter. Mais une baisse aussi brutale, ça pose vraiment problème et c’est déplorable car c’est les usagers de l’administration qui sont les premières victimes de ces mouvements d’humeurs. Ils n’y sont pour rien ».
Notre agent par ailleurs pense que « dans un contexte de défis, d’insécurité et de problèmes que rencontre le pays, les agents des finances auraient accepté des sacrifices supportables. Ainsi on aurait peut-être pu stopper l’augmentation de ces fonds communs au lieu de les diminuer car chaque année ça augmente et ça serait déjà un acquis »
« Les autorités ont conscience de la situation et il faut trouver une solution et espérer que les mesures d’accompagnement viennent le plus tôt possible » conclue t’il.
Djamila KAMBOU
Infowakat.net