Le Syndicat Autonome des Contrôleurs et Inspecteurs de Travail (SYNACIT) adéploréles « mauvaises conditions de travail » des contrôleurs et inspecteurs de travail, avant de dénoncer l’ « immixtion » du politique dans la crise qui prévaut à l’hôtel SOPATEL SILMANDE, suite aux licenciements d’une trentaine d’agents dudit hôtel. C’est au cours d’une conférence de presse organisée ce vendredi 30 juin 2017 que le SYNACIT a fait cas de tous ces faits.
« L’objectif de la présente conférence de presse est de partager avec vous les difficultés que vivent les Inspecteurs et Contrôleurs de travail dans le cadre de l’exercice de leurs missions ». C’est à partir de ces mots que le Secrétaire Général du SYNACIT, Fatogma SANON a révélé les difficultés auxquelles les inspecteurs et contrôleurs de travail sont confrontés dans l’exercice de leurs fonctions.
Le manque de locaux propres aux directions et structures centrales de travail ; l’insuffisance de véhicules pour assurer le contrôle ; la crise qui prévaut à l’Hôtel SOPATEL SILMANDE, le non-respect des engagements des autorités, etc. sont entre autres les différents points qui ont été abordés par les conférenciers.
Ainsi, faisant allusion au manque de locaux, les conférenciers ont révélé que « les directions régionales et les structures centrales n’ont pas de locaux propres à elles, encore moins de moyens de déplacement ». A cela, Fatogma SANON s’est indigné du fait que l’inspection du travail vive comme un « nomade ». « Cet état des choses fait de cette institution prestigieuse un nomade voire un sans domicile fixe à tel enseigne que certains usagers perdent leurs repères », assène-t-il d’un air abattu.
De l’exécution entière « sans aucune condition » de l’arrêté conjoint n°2015-048/MFPTSS/MEF fixant les prestations en nature des inspecteurs du travail du 19 mai 2015, ainsi que de la question liée à l’octroi de l’indemnité de conciliation aux Inspecteurs et Contrôleurs du Travail, les conférenciers ont invité les autorités à « apprendre »à respecter leurs engagements. « Rien ne sert de signer un texte, avec bonne volonté, sans le mettre en application », martèle Fatogma SANON avant de préciser que cette « indemnité de conciliation vise ici tout comme, toute indemnité, à compenser les servitudes spécifiques liées à la conciliation ».
Au regard de ces différents faits, le SYNATIC prévoit, dans les jours à venir, des « actions fortes » pour marquer son « insatisfaction et protester » contre la manière de traiter les questions. Un préavis de sit-in suivi d’ordre de grève est en train d’être finalisé.
La crise à l’Hôtel SOPATEL SILMANDE
Il convient de rappeler que cette crise prévaut depuis avril 2017 à l’hôtelSOPATEL SILMANDE, suite aux licenciements d’une trentaine d’agents dudit hôtel. Les conférenciers ont dénoncé l’ « immixtion » du politique dans la gestion de ce conflit. Selon leurs allégations, le Ministre de culture Tahirou BARRY avait initié des rencontresen Mai dernier avec toutes les parties en vue de trouver une solution amiable au conflit. « Nous dénonçons et nous continuerons de dénoncer l’immixtion du politique dans la gestion d’une crise de travail qui doit plutôt se faire par l’Inspection de travail », a soutenu le SG du SYNACIT. A l’entendre, il y a un plan « machiavélique consciencieusement conçu pour liquider l’inspection de travail».
A ces faits, Pama SENI, Secrétaire adjoint à la Formation syndicale, précise que les inspecteurs et contrôleurs de travail sont formés pour gérer le conflit de travail. « Il ne revient pas à un ministre qui n’a pas reçu de formation en la matière de vouloir régler lui-même le conflit », s’indigne-t-il avant d’indiquer que le fait de ne pas respecter les lois liées à l’inspection du travail est acte d’ « incivisme ». Et à Saadou SALEMBERE, SG adjoint du SYNACIT d’ajouter que l’incivisme, ce n’est pas seulement au niveau des citoyens. « C’est aussi au plus haut niveau, au sommet », a-t-il dit.
Armand Kinda
Infowakat.net