La Société nationale d’Electricité du Burkina (SONABEL) veut impliquer les Organisations de la Société civile (OSC) dans la gestion de la pointe de 2018. A cet effet, les électriciens ont rencontré les premiers responsables des OSC ce lundi 12 mars 2018 à Ouagadougou pour leur demander d’être des relais dans la sensibilisation à l’économie d’énergie en ces temps de forte demande en électricité.
« Nous avons choisi de rencontrer les membres de la société civile parce que nous pensons qu’ils sont près des consommateurs et à travers eux, nous pensons qu’ils peuvent relayer les informations à la base et permettre qu’ensemble nous puissions mieux gérer cette situation difficile que nous allons traverser pendant la période de pointe ». C’est l’explication qui a été donnée par François de Salle Ouédraogo, Directeur Général (DG) de la SONABEL. Au cours de la rencontre, les agents de la SONABEL ont axé leurs échanges sur la réalité en matière de fourniture d’électricité au Burkina Faso, mais aussi sur les mesures préconisées pour pouvoir réduire le déficit qui sera enregistré cette année. « Que chacun à son niveau puisse travailler à ne pas gaspiller l’électricité parce que ça manque. Il faut essayer d’économiser au maximum et permettre de réduire le déficit », interpelle François de Salle Ouédraogo.
La demande en électricité est très forte alors que le pays est « au début de son électrification ». Plus de 80% des populations n’ont pas accès à l’électrification contre 19% actuellement qui en ont accès alors que la demande est d’environ 13% chaque année. « On se retrouve dans une course permanente de crise pour que l’offre puisse rattraper la demande », a déploré le DG de la SONABEL.
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Ainsi, pour pouvoir augmenter l’offre de l’électricité, la SONABEL fonde d’abord son espoir sur la ligne d’interconnexion avec le Ghana qui, semble-t-il, lui permettra de gagner 100 MW. Elle fonde l’espoir également sur l’apport des centrales solaires installées dans différentes villes du pays mais surtout sur la centrale thermique de 50 MW qui sera bientôt fonctionnelle à Kossodo d’ici 2019-2020. Le DG de la SONABEL a aussi fait mention d’une ligne d’interconnexion entre le Burkina Faso et le Nigeria en passant par le Niger qui réduira conséquemment le déficit si ce projet arrivait à être opérationnel. De ce projet, François de Salle Ouédraogo a confié que « les financements sont bouclés et que le processus est lancé ».
De façon impérative, pour gérer cette période critique, la SONABEL a demandé l’effacement des « gros clients », à savoir les miniers, à qui elle demande de quitter le réseau pour occuper les groupes électrogènes pendant cette période de forte demande. Aux cimentiers, la SONABEL leur demande de différer leur période de production. « On fait tout pour minimiser les coupures », rassure le DG de la SONABEL, invitant toutes les populations à avoir le réflexe d’économie d’électricité.
Les OSC ont apprécié cette rencontre qui a été initiée par la SONABEL à leur profit. « Si tout le monde a la même information, je pense qu’on peut mieux se comprendre », a dit Michel Rabo, membre de l’OSC Réseau dignité.
Après avoir reçu, au cours de cette rencontre, les différents motifs liés aux délestages, les OSC entendent être des relais dans la sensibilisation auprès de la société afin d’informer les populations sur les probables interruptions de distribution d’électricité qui seront constatées dans certains ménages en cette période de pointe.
Armand Kinda
Infowakat.net
