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Gratuité de soins : Quand un DG d’Hôpital public fait payer une césarienne à 300 000 FCFA

Le projet de gratuité de soins a du plomb dans l’aile. Même si ce projet « n’a pas eu de chance à son démarrage à cause de la crise à la Centrale d’Achat de Médicaments Essentiels Génériques (CAMEG) », il faut noter que les agissements de certains agents de santé étouffent les efforts faits par l’Etat dans la prise en charge gratuite des soins des enfants de moins de cinq (5) ans et des femmes enceintes. C’est le cas de ce Directeur Général du Centre Hospitalier Universitaire Blaise Compaoré, qui semble-t-il, a fait payer la césarienne à une patiente à 300 000 FCFA, alors qu’elle est gratuite dans tous les centres de santé publics.

Trois cent (300 000) mille francs CFA. C’est la bagatelle somme déboursée par une patiente pour sa prise en charge dans un centre de santé public. Alors que la gratuité de soins est effective depuis le 1er juin 2016 sur toute l’étendue du territoire nationale, cette Dame a été roulée dans la farine par ce Directeur, à en croire Alfred Ouédraogo, Secrétaire Général (SG) du Syndicat des Médecins du Burkina (SYMEB), qui lui a fait payer 300 000 FCFA pour la césarienne de surcroit dans un hôpital public. 

Le comportement de ce DG donne un peu plus de crédit à la thèse selon laquelle il y a des « paiements à tort, des rackets, des surfacturations, des ventes parallèles de médicaments, des enregistrements de patients fictifs, des discordances de coût, etc. », dans nos différents centres de santé depuis la mise en œuvre effective de la gratuité des soins. Tous ces faits impactent la disponibilité et la qualité de l’offre de soin. C’est le patient innocent qui payera toujours les pots cassés dans cette affaire. L’indisponibilité des médicaments seront perçus par le patient comme une entorse à la mise en œuvre de cette gratuité alors qu’il y a des agents indélicats, qui, pour des intérêts purement personnels, écourtent la vie à des malades par le déficit constaté dans l’offre et la qualité des soins qui leur sont donnés.

Lire aussi : Opérationnalisation de l’Assurance maladie universelle: « La volonté politique est le défi le plus important », Yves Kinda

Dans ces cas de figure il faut des sanctions à la hauteur des actes posés. « Il faut mettre de vraies sanctions », selon le Dr. Yves Kinda, Secrétaire Technique (ST) de l’Assurance Maladie Universelle, en vue de dissuader tous ceux qui s’adonnent ou qui ont intention de s’adonner à ce comportement peu désirable. Les recadrages, les lettres d’explication, les mutations, etc., ne sauraient suffire de sanctions pour dissuader les fautifs. Il faut vraiment des sanctions dissuasives. Même si la crise à la CAMEG a eu beaucoup d’impact sur la disponibilité des médicaments, il faut reconnaitre que le comportement de certains agents de santé en est aussi pour quelque chose dans le patinage  constaté dans la mise en œuvre optimale de la gratuité des soins.

En plus de l’indélicatesse de certains agents de santé, « il y a des mères de famille qui font des stocks de médicaments en faisant le tour des centres de santé avec leurs enfants pour des prises en charges sanitaires gratuites ». Ces femmes, en faisant le tour de ces centres de santé, reçoivent plusieurs fois les produits de ces différents centres pour en faire un stock.

Pour lutter contre ce phénomène afin de permettre aux populations d’avoir accès aux soins appropriés, le Dr. Yaméogo a suggéré que chaque client qui achète un produit pour ses soins dans n’importe quel centre de santé doit impérativement réclamer un reçu d’achat. Ce reçu servira de preuve tangible pour lutter contre ses agents indélicats qui utilisent la ruse pour se faire de l’argent.

La gratuité des soins et les paracétamols

Plusieurs personnes ont dénoncé le manque de produits, pourtant pris en compte dans la gratuité des soins, dans certains centres de santé. « Quand tu arrives, ce sont des paracétamols seulement qu’on te sert », s’est indignée une journaliste visiblement touchée par l’indisponibilité des produits dans certains centres de santé. Le Dr. Yaméogo a voulu apporter quelques précisions à cet effet. « Il ne s’agit pas d’une gratuité de médicaments mais de gratuité de soins universels pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes », dit-il, avant de révéler qu’ « à la Pédiatrie Charles De Gaulle (par exemple) il y a des enfants qui ont des factures de plus d’un million alors que les dépenses en médicament ne dépassent pas 200 000 FCFA ».

Armand Kinda

Infowakat.net

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2 commentaires

Pierre 20 mars 2018 at 19 h 32 min

Bonjour.
Il faudrait corriger la partie « incivisme intellectuelle  » ça n’a pas été dit par le Dr Pierre Yaméogo.
Attention, il faudrait rapporter les propos fidèlement.

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Lucky 21 mars 2018 at 7 h 10 min

Que dit le SYNTHA dans tout ça ? ou il attend un éventuel procès pour aller en grève ?

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