Le personnel de la télévision Canal3 avait décidé de faire un arrêt de travail à compter du vendredi 13 février dernier. Ce mouvement d’humeur est relatif à des conditions de traitement des agents, puis le processus de licenciement de certains employés qui était en cours. Pour avoir plus d’information, ifaso.net y a fait un tour ce vendredi 20 février 2015 afin de mieux comprendre certaines facettes de cette grève.
La situation devient de plus en plus critique à CANAL 3. Le Directeur Général intérimaire avait adressé une lettre de licenciement le mercredi 18 février à tout le personnel gréviste de la télévision CANAL3. Cette décision fait suite à l’arrêt de travail entamé le vendredi 13 février dernier par les agents pour exiger la réhabilitation de leur confrère Damien Nikiema. En effet, Damien Nikiema était le coordonnateur général du personnel en grève qui a été remercié le 12 février 2015 par la signature du directeur intérimaire Alain Tamini. Selon les protestataires « d’autres personnes étaient programmées pour être licenciées les jours suivants ». Ainsi, le personnel a unanimement refusé la signature de cette lettre de licenciement et poursuit son mot d’ordre de grève jusqu’à ce qu’on satisfasse leurs revendications.
Le constat est amer au siège de CANAL 3
Assis sur des nattes ou à même le sol, d’autres sur des bancs ou encore des morceaux de bois servant de tabourets, visiblement fatigués pour avoir passé plusieurs nuits blanches sur les lieux; c’est le constat pathétique que l’on puisse faire, une fois au siège de la télévision CANAL 3. Au pied de l’immeuble, journalistes, cameramen, photographes, monteurs et autres s’adonnent à des jeux de dames, de cartes, de Ludo, bref, des activités ludiques pour passer le temps et garder le moral haut.
L’affaire remonte depuis 2009 où les agents de la chaine avaient observé un mot d’ordre de grève pour demander le remaniement de l’administration de la chaine. Cette lutte est restée vaine pour renaitre en 2011, puis suite à des négociations, le Président du Conseil d’Administration Jorge FADOUL, a promis de mettre fin aux licenciements abusifs du personnel.Toutefois, le délégué syndical Arnaud IDANI affirme avec beaucoup d’amertume qu’environ « une trentaine de personnes auraient été licenciées depuis le début du mouvement de protestation à CANAL 3 ». Aussi, le mouvement d’humeur refait surface en 2014, précisément le 23 décembre, pour exiger « un avenir radieux de la chaine et plus de dynamisme au niveau de l’administration ».
Par ailleurs, les protestataires estiment que leur lutte est noble et ils sont prêts à aller jusqu’au bout car « trop c’est trop ». Les premiers responsables de l’administration ont, quant à eux, décidé de prendre leur responsabilité pour mettre fin à des manifestations qu’ils jugent « illégales et anarchiques ». Mais du côté du personnel en grève, on ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisque « seule la lutte libère » !
Noufou OUEDRAOGO
ifaso.net
