Le 19 décembre 2016, suite aux attaques terroristes du 16 décembre 2016 qui ont endeuillé le pays, le SNAID suspendait son mot d’ordre de grève de 120 heures qui allait couvrir la période du 19 au 23 décembre 2016 à l’époque, pour « témoigner de la solidarité et de la compassion des travailleurs des impôts au peuple burkinabè », mais aussi pour « démontrer sa disposition » au dialogue. Mais ce fut une grande consternation pour les travailleurs des impôts de constater qu’après 3 mois de ces évènements, leurs rencontres avec les autorités n’ont été que des rencontres de « mépris et de menace ». De ce fait, les conférenciers ont estimé que les autorités font du « dilatoire » car, a lesz entendre, depuis la suspension de leur mot d’ordre de grève en décembre 2016 jusqu’au 17 mars dernier, « le gouvernement n’a apporté aucune réponse véritable aux problèmes posés par les travailleurs des impôts ».
En ce qui concerne la question de la mobilisation des ressources pour répondre favorablement aux différentes revendications des structures syndicales et du peuple burkinabè en générale, le SNAID a estimé que l’Etat dispose amplement des moyens pour y faire face. « L’argent existe bien dans ce pays et peut être mobilisé pour le bonheur du peuple », a confié Nongo Grégoire Traoré, Secrétaire général (SG) du SNAID. Pour donner du crédit à cette thèse, les conférenciers ont révélé que la Direction générale des impôts n’a pu recouvrer que 24 millions sur une prévision annuelle de plus d’un milliard au titre de la taxe foncière sur les propriétés bâties et non bâties instituée en septembre 2016. Aussi, ont-ils démontré que les restes à recouvrer au 31 décembre 2016 étaient de l’ordre de 600 milliards dont plus de 500 milliards dus par les grandes entreprises.

Sur la question de la fraude fiscale également, le SNAID a révélé que des centaines de milliards y sont perdues avec, pense-t-il, « la complicité des premières autorités du ministère ». A ce sujet, le SNAID a confié que dans le cadre d’une enquête concernant 3 entreprises du sieur Paulin TAPSOBA, plus de 3 milliards de nos francs ont été redressés « sans qu’un franc ne soit recouvré ».
Aussi, à en croire les conférenciers, le « pillage » de l’or dans le secteur minier et la « fraude » dans les secteurs des télécommunications, des banques font perdre à l’Etat des centaines de milliards chaque année.
Au regard de toutes « ces pertes », le SNAID a estimé que le Premier Ministre (PM) Paul Kaba Thièba n’avait pas besoin d’aller chercher les ressources à l’extérieur pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES) car le Burkina Faso dispose des moyens nécessaires pour ce financement.
Armand Kinda
Infowakat.net