Les 186 immigrants burkinabè expulsés du Gabon ont regagné le Burkina Faso, le samedi 27 juin 2015. Ils ont été accueillis à leur arrivée par le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Nicole Angéline Zan
Alassane Guinko 12 ans et sa sœur ainée Guinko Ramatou 15 ans tous deux du village de Lergo dans la commune urbaine de Garango avec l’aide d’un accompagnant migrant, devraient rejoindre leur père au Gabon. Mais leur aventure a été de courte durée car, ils ont été interceptés en compagnie d’autres migrants burkinabè au large des côtes gabonaises.
Arrêtés, ils ont été conduits dans un centre d’accueil pour être rapatriés. Vu le nombre important de migrants appréhendés, les autorités gabonaises ont entrepris des rafles à travers le pays où, ils ont pu mettre la main sur d’autres compatriotes ne possédant pas de documents de séjour au Gabon. C’est le cas de Madi Zallé. Employé dans un restaurant à Libreville il y a environ deux ans, il a été cueilli par les forces de l’ordre gabonaises, un soir devant le portail de la concession où il habite. «Ils (les agents de police, Ndlr) m’ont demandé si je possède une carte de séjour. Je leur ai répondu non. Ils m’ont dit de les suivre jusqu’à leur base. Là-bas, j’ai passé une journée avec d’autres compatriotes arrêtés pour la même cause.
Ensuite, ils nous ont amenés au port où nous avons embarqué dans un bateau pour Calabar au Nigeria. Par la suite, nous avons emprunté des cars jusqu’à la frontière béninoise. Les autorités burkinabè nous ont pris en charge jusqu’ici », raconte-t-il. Ainsi le samedi 27 juin 2015, les 186 Burkinabè qui étaient allés à la recherche d’une vie meilleure au pays de Omar Bongo, ont regagné le bercail à bord de cars. A leur descente, certains n’avaient que pour bagages soit un petit sachet soit un bidon d’eau.
D’autres par contre, sont revenus les bras ballants. Le visage chargé d’émotion en plus de la fatigue, laissait imaginer : la colère, l’échec d’une aventure et le rêve brisé. Ils ont été accueillis à leur arrivée, par le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Nicole Angéline Zan avec à ses côtés, ses plus proches collaborateurs, à l’Action éducative en milieu ouvert (AEMO) de Ouagadougou. Dans un message de réconfort, le ministre leur a souhaité la bienvenue. « Je suis animée d’un sentiment de joie pour avoir retrouvé le frère, le fils de la nation qui est revenu à la maison », a-t-elle déclaré. En rappel, ils étaient au total 189 migrants à être expulsés mais pendant le retour au bercail, trois se sont évadés. En attendant que les 186 rejoignent leurs familles respectives dans les jours à venir, ils sont pris en charge par les autorités à AEMO.
Paténéma Oumar OUEDRAOGO
Sidwaya
