Le Front Patriotique pour le Renouveau (FPR) et l’Alliance des Générations pour la Renaissance (AGR), dans une conférence de presse conjointe organisée ce samedi 23 juin 2018 pour informer l’opinion publique sur le début d’un partenariat entre les deux partis, ont demandé formellement la libération sans condition de l’activiste et lanceur d’alerte Naïm Touré, inculpé et déposé à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO), pour « incitation à la révolte » de nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) à travers un écrit qu’il a posté sur sa page Facebook.
Après avoir dénoncé « la manipulation des organisations de la société civile à des fins politiques et politiciennes, la liquidation de la liberté d’expression, les arrestations arbitraires de jeunes activistes avec des motifs hautement politiques », les principaux conférenciers, Adama DOULKON, président de l’Alliance des Générations pour la Renaissance (AGR) et Aristide Ouédraogo, président du Front Patriotique pour le Renouveau (FPR), ont demandé la libération sans condition de Naïm Touré. Ces deux partis, qui ont noué un partenariat ce samedi 23 juin 2018 pour conquérir le pouvoir d’Etat, ont dénoncé la « confiscation » des libertés d’expression, les oppressions faites à certains syndicats et les arrestations arbitraires.
Les conférenciers ont peint en noir la gestion actuelle du pouvoir par le MPP
Pour le FPR et l’AGR, le gouvernement actuel très « dispendieux, est à la tête d’une misère de plus en plus accrue. Il avance en étalant progressivement son rouleau compresseur et son hégémonie avec pour ferme volonté d’étouffer toute tendance contradictoire, même porteuse d’innovation constructives ».Pour le président du FPR, « le modèle social dans lequel nous vivons depuis trente-un (31) ans ne peut pas conduire les Burkinabè vers le développement, un avenir radieux et un épanouissement ». Il estime que « la famine, le terrorisme, le capitalisme national et la dictature des puissances financières internes » menacent le peuple souverain qui est déjà « acculé » de toutes parts. Les oppressions psychologiques et physiques sont en marche et le peuple burkinabè souffre selon lui.
Ainsi, le FPR s’oppose « clairement et sans ambages au système actuel » et dénonce la division du peuple orchestrée par le pouvoir actuel, « l’exposition dangereuse de la vie des Forces de Défense et de Sécurité qui n’ont pas de matériels adéquats en nombre et en qualité pour leurs missions ; l’iniquité et l’hypocrisie sociale ».
Le combat du FPR, à entendre Aristide Ouédraogo, est celui des « libertés publiques, de l’ordre public et de la sécurité nationale, du refus catégorique de l’injustice sociale, de permettre à chaque Burkinabè de pouvoir vivre dignement de son travail… ».
Pour l’AGR, « la gestion du pouvoir actuel du MPP (parti au pouvoir) est chaotique ». « Nous sommes convaincus que le programme qu’applique le président du Faso n’est ni plus ni moins qu’une feuille de route pour la protection et la conservation de leurs acquis engrangés pendant les 27 années passées sous le régime de l’ex président Blaise Compaoré », a dit Adama DOULKON. Après trois ans de gestion du pouvoir actuel dans le « tâtonnement », l’AGR dit être persuadé que le gouvernement Paul Kaba THIEBA « a échoué à sa mission de sortir le pays de la pauvreté ». « En toute logique, et par amour pour son pays, nous espérons que le président Kaboré ne se présentera pas aux élections de 2020 », a-t-il soutenu.
Intervenant sur la grève des syndicats du Ministère en charge des finances et du développement qui sévit depuis quelques semaines, les conférenciers ont invité le gouvernement à privilégier le dialogue et à respecter les accords signés avec les différents syndicats.
Armand Kinda
Infowakat.net
